Les prévisions des spécialistes de la météo sur les risques d’inondations en Afrique se confirment. En effet, plusieurs pays du continent paient déjà un lourd tribut dû aux pluies diluviennes.
En Afrique subsaharienne, des pays comme le Tchad, le Niger, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont subi le courroux des eaux. Les autorités nigériennes ont annoncé qu’à la date du 20 août, les inondations ont fait 217 morts et 200 blessés.
Le Mali a officiellement déclaré l’état de catastrophe nationale sur l’ensemble du territoire national suite aux inondations dévastatrices occasionnées par les pluies torrentielles ayant fait 30 morts et 47 374 sinistrés.
Au Burkina, la Route nationale 1 reliant la capitale Ouagadougou à Bobo-Dioulasso a été fermée pendant quelques jours à toute circulation après les fortes pluies. Les villages proches de la nationale, Hérédougou et Boro ont été inondés, obligeant les habitants à s’installer dans des écoles ou à trouver refuge ailleurs. Bien avant, les ponts de Badara (Bama), Badara (Orodara) et de Takalédougou (Banfora) ont été endommagés par les eaux.
Face à cette situation, les chefs d’Etat des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le colonel Assimi Goïta du Mali, le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina et le général de brigade, Abdourahamane Tiani du Niger ont traduit, dans un communiqué, leur compassion aux peuples de la Confédération AES meurtri par ces catastrophes naturelles.
Ce tableau sombre interpelle à plus d’un titre l’ensemble des acteurs concernés par le phénomène. En priorité, les autorités des différents pays pour qui il urge de mettre en place des mesures idoines pour soulager les populations en détresse.
Dans ce sens, l’action publique ne s’est pas fait attendre de part et d’autre avec respectivement 12 et 4 milliards F CFA débloqués par les gouvernements nigérien et malien en réponse à la situation.
Pour parer à toute éventualité sur le plan sanitaire, des dispositions se doivent d’être prises pour éviter qu’un drame sanitaire ne vienne se greffer au fardeau des sinistrés déjà trop lourd à porter.
En effet, cette situation peut entrainer des risques sanitaires comme la propagation de maladies d’origine hydrique dont le choléra.
Outre ces mesures, les dirigeants doivent penser à des mesures structurelles pour éviter à l’avenir ces inondations avec son lot de malheur. Aussi, les gouvernants doivent-ils veiller à construire des infrastructures adaptées à la situation de changement climatique comme les canaux de drainage des eaux de pluies.
Pour y parvenir, les pouvoirs publics ont besoin d’un élan de solidarité de leur peuple, mais aussi des partenaires et pays amis pour faire face à cette catastrophe naturelle.
Au Mali, les opérateurs économiques ont déjà mis la main à la poche avec 200 millions F CFA. Cet exemple est à suivre au Burkina tout comme au Niger pour aider à apporter une aide humanitaire conséquente aux sinistrés.
Enfin, les populations elles-mêmes gagneraient à avoir des comportements écocitoyens et responsables, en évitant notamment d’obstruer les canaux d’évacuation des eaux de pluie avec les ordures ménagères et les constructions anarchiques.
De même, des efforts doivent être consentis dans la lutte contre l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, la déforestation et la dépendance excessive des combustibles fossiles et les pratiques agricoles non durables. C’est à ce prix que nos pays pourront se mettre à l’abri des affres du dérèglement climatique.
Sidwaya.