L’Espagnol, vainqueur du tournoi en 2022, a été expédié par le Néerlandais Botic van de Zandschulp, 74? mondial, en trois manches (6-1, 7-5, 6-4), dès le deuxième tour. Arthur Fils et Adrian Mannarino, derniers représentants tricolores chez les hommes, ont cédé.
Balayé ! L’Espagnol Carlos Alcaraz, numéro trois mondial, quitte l’US Open dès le deuxième tour après sa défaite nette, jeudi 29 août, face au Néerlandais Botic van de Zandschulp, 74e au classement ATP, en trois manches : 6-1, 7-5, 6-4.
Vainqueur du tournoi new-yorkais en 2022, l’Espagnol déjà quatre fois titré en Majeur à 21 ans, n’avait plus connu une défaite à ce stade de la compétition en Grand Chelem depuis juillet 2021 à Wimbledon, sa première année sur le circuit.
Sous le regard inquiet de son entraîneur, Juan-Carlos Ferrero, « Carlitos » n’a jamais trouvé la solution sur le gigantesque court Arthur-Ashe, où le Néerlandais avait réponse à toutes les variations de l’Espagnol, jeu court, jeu long.
Sans pouvoir développer sa puissance habituelle, Alcaraz n’a réussi aucun coup gagnant lors du premier set. Au total, il n’aura converti que deux balles de break (sur cinq), des chiffres de misère pour le jeune Murcian, ex-numéro un mondial. Vainqueur de Roland-Garros et de Wimbledon cette année, Alcaraz a rappelé qu’il n’était pas invincible, lui qui connaît encore quelques trous d’air, comme sa défaite pour son premier match à Cincinnati contre le Français Gaël Monfils à la mi-août.
« J’ai l’impression qu’au lieu d’avoir fait un pas en avant j’ai reculé, a-t-il déclaré, jeudi après sa défaite.
Et je ne comprends pas pourquoi. Je sors d’un été fabuleux avec des victoires à Roland-Garros et à Wimbledon, je pensais avoir compris que pour accomplir de grandes choses il fallait être solide mentalement. Mais sur cette tournée je ne suis pas assez fort mentalement, je n’ai pas su répondre à certains problèmes. »
Un tableau ouvert
L’élimination d’Alcaraz ouvre toute une partie de tableau, où le Britannique Jack Draper (25e), futur adversaire de van de Zandschulp, est désormais le mieux classé parmi les huit joueurs qui peuvent prétendre à une demi-finale.
L’Italien Jannik Sinner, à l’inverse, s’est promené lors de son deuxième tour avalé en 1 h 39 face à l’Américain Alex Michelsen (49e) sur un sévère 6-4, 6-0, 6-2. « Je l’avais battu à Cincinnati [juste avant l’US Open] donc je savais à quoi m’attendre », a-t-il brièvement commenté avant de quitter le court Arthur-Ashe.
Le numéro un mondial avance et continue de digérer son actualité chargée d’avant-tournoi, avec la révélation de son blanchiment par l’antidopage après deux contrôles positifs au mois de mars, une affaire qui a fait polémique sur le circuit.
« Je pense que la période m’a fait grandir, indépendamment de la façon dont se sont déroulées les choses, ce qui pourra m’aider dans le futur (…) Ça me permet de savoir qui sont mes vrais amis », a-t-il dit alors que plusieurs joueurs ont dénoncé l’opacité du processus et le sentiment d’une justice antidopage à deux vitesses selon le statut des joueurs.
Sinner (23 ans), qui n’a jamais dépassé les quarts à New York, affrontera l’Australien Christopher O’Connell (87e) samedi pour tenter de se hisser en huitièmes.
Le Russe Daniil Medvedev (5e), particulièrement à l’aise à Flushing Meadows où il a déjà atteint trois fois la finale (2019, succès en 2021 et 2023), a dominé le Hongrois Fabian Marozsan (51e) 6-3, 6-2, 7-6 (5) pour rejoindre l’Italien Flavio Cobolli (31e).
Un bilan français « très nul »
Côté français, c’est déjà fini après les défaites d’Arthur Fils et d’Adrian Mannarino, jeudi. La France comptait quatorze joueurs dans le tournoi de simple masculin – deuxième pays le plus représenté derrière les Etats-Unis et ses dix-sept joueurs –, et tous ont désormais été éliminés en deux tours. « C’est très nul et ça nous laisse presque sans voix ce bilan. C’est dur à comprendre, à analyser », a concédé Arthur Fils.
Le joueur de 20 ans, tête de série (24e mondial), et belle promesse du tennis tricolore, avait atteint les huitièmes de finale à Wimbledon en juillet. A New York, il a vu ses ambitions s’écraser sur un Canadien presque inconnu, Gabriel Diallo (143e), vainqueur 7-5, 6-7 (3), 6-4, 6-4.
Diallo (22 ans), un peu plus âgé que Fils, a réussi un grand match en s’appuyant sur un excellent service (12 aces, 77 % de points gagnés derrière sa première balle), avec une mobilité rare pour un joueur de sa taille (2,03 m). « Je n’ai pas très bien servi, j’ai pas mal loupé dans le fond de cours aussi. J’ai joué assez lentement, je me suis fait un peu bousculer », a expliqué Fils.
Au premier tour, Adrian Mannarino avait, lui, mis fin à une série de dix défaites cet été, mais n’a pas réussi à enchaîner contre le Belge David Goffin, pour un revers 6-7 (8), 6-3, 6-2, 7-6 (1).
« Sur tout le match, je n’ai vraiment pas très bien servi.
Contre un joueur comme ça qui joue très bien dans l’échange, avec qui ça dure, ça dure, ça dure, il faut que j’arrive à me procurer plus de points gratuits sur mon service », a dit le vétéran de 36 ans.
« Je ne joue pas au niveau que j’avais réussi à atteindre depuis quelques années, je suis un petit peu en dessous, je ne relève pas le niveau du tennis français, c’est peut-être aussi un peu de ma faute, je fais partie de ces joueurs qui n’arrivent pas à “performer” en ce moment », a-t-il dit.
Swiatek sans pitié, Osaka éliminée
Chez les femmes, Iga Swiatek, qui avait bataillé au premier tour, a infligé jeudi son premier 6-0 du tournoi à la Japonaise Ena Shibahara (39e), qu’elle a éliminée sans pitié sur le score presque parfait de 6-0, 6-1. « J’ai bien joué, bien mieux qu’au match précédent », a déclaré la Polonaise, sacrée à New York en 2022.
Grande figure du tennis mondial et du tournoi, qu’elle a remporté à deux reprises (2018 et 2020), la Japonaise Naomi Osaka (88e) a, elle, été éliminée par la Tchèque Karolina Muchova (52e) en deux manches, 6-3, 7-6 (5).
L’ex-numéro un mondiale avait quitté le circuit en septembre 2022 pour soigner des pépins physiques et sa santé mentale avant de donner naissance à une fille, en juillet 2023. Revenue à la compétition en janvier, elle retrouve peu à peu des sensations mais n’a pas encore franchi un deuxième tour de Majeur.
La numéro 4 mondiale kazakhe, Elena Rybakina, a, elle, déclaré forfait avant sa rencontre contre la Française Jessika Ponchet, dernière tricolore en lice à New York. Ponchet, qui avait remporté mardi son premier match en Grand Chelem affrontera la Danoise Caroline Wozniacki (71e), ex-numéro un mondiale revenue en janvier après une deuxième maternité.
afp