Côte d’Ivoire : Les institutions africaines se réunissent à Abidjan pour définir l’agenda climatique de la COP 29

La Banque africaine de développement (BAD), la Commission de l’Union africaine, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique et l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA) ont réuni à Abidjan, la capitale ivoirienne, les principales parties prenantes afin d’aligner les priorités de l’Afrique en matière d’action climatique en prélude de la 29ème Conférence des parties sur le climat (COP 29), prévue du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan.

Ces institutions africaines se sont réuni dans le cadre de la douzième conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique, ouverte le 30 août en marge de la dixième réunion extraordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (AMCEN).

Le ministre ivoirien de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique hôte des participants, a souligné l’impact disproportionné des changements climatiques sur l’Afrique, malgré sa faible contribution aux émissions mondiales.

Selon Assahoré Jacques Konan, « l’Afrique émet moins de 4 % du total des 2missions mondiales de Gaz à effet de serre, mais elle est la plus touchée par les conséquences néfastes des changements climatiques ». Il a aussi exhorté les participants à produire des résultats concrets au cours de la conférence, qui devraient servir de plateforme pour des recommandations exploitables visant à renforcer la participation de l’Afrique aux négociations internationales à venir, notamment celles de la COP 29.

Pour sa part, l’ambassadrice commissaire à la Commission de l’Union africaine chargée de l’Agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable a déclaré que « sans efforts urgents d’adaptation et d’atténuation, les changements climatiques entraîneront une perte annuelle équivalente à 5 % du PIB du continent d’ici 2040, et ce seront les pauvres, les femmes et les populations les plus vulnérables et marginalisées, principalement en Afrique, qui subiront le plus gros des impacts ».

Josefa Sacko a exhorté les participants à unir leurs forces avant la COP 29, en mettant l’accent sur la mobilisation de financements climatiques à grande échelle pour le continent.

« Nous devons ancrer nos négociations, nos délibérations et notre position commune sur l’obtention de dons plutôt que sur le recours à la dette ou aux prêts, sur l’augmentation du financement des projets et sur l’amélioration des marchés du carbone », a ajouté Mme Sacko.

De son côté, Anthony Nyong, directeur du Département du changement climatique et de la croissance verte à la Banque africaine de développement, a appelé les participants à en faire davantage. « Nous devons continuellement accroître notre soutien et notre financement à l’Afrique pour faire face aux impacts croissants des changements climatiques sur les économies nationales, les sociétés et les écosystèmes », a-t-il déclaré.

L’Afrique était confrontée à un déficit important en matière de financement climatique, a ajouté M. Nyong.

Qui a renchéri que « le financement climatique mondial actuel est loin de répondre aux besoins et aux attentes des pays africains, moins de 3 % du montant total de ces fonds parvenant à l’Afrique subsaharienne chaque année ».

Il a réaffirmé l’engagement de la Banque africaine de développement à doubler le financement climatique pour atteindre 25 milliards de dollars d’ici l’année prochaine et à faire passer la part de l’Afrique dans le financement climatique mondial de 3 à 10 %.

Rappelons que la douzième Conférence sur les changements climatiques et le développement en Afrique devrait permettre de dégager un consensus autour de la position des pays africains sur l’action climatique et d’aligner les priorités sur les résultats du bilan mondial de 2023, un processus clé de l’Accord de Paris qui évalue les progrès mondiaux accomplis dans la réalisation des objectifs climatiques afin d’orienter les actions et les politiques futures. Les objectifs clés comprennent l’élaboration de cadres solides pour les Contributions déterminées au niveau national (CDN) et l’identification des besoins de financement pour l’adaptation aux changements climatiques et le renforcement de la résilience.

La dixième session extraordinaire de l’AMCEN et la consultation régionale de la COP 16 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) se tiennent à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 30 août au 6 septembre 2024, sous le thème « Renforcer les ambitions de l’Afrique pour réduire la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse ».

VivAfrik

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