Marine Le Pen confirme « mettre le futur gouvernement sous surveillance »

Tout juste nommé Premier ministre, Michel Barnier a vu défiler hier une partie de la gauche hier, qui estime que sa nomination est un « coup de force » d’Emmanuel Macron. Marine Le Pen, elle, a confirmé le « placer sous surveillance » lors de sa rentrée politique. Le nouveau locataire de Matignon doit désormais s’atteler à une tâche délicate : composer un gouvernement. Suivez l’actualité politique avec nous ce dimanche 8 septembre.

Tirs croisés à gauche. Deux jours après sa nomination à Matignon, Michel Barnier a dû faire face hier à des manifestations à l’appel de La France insoumise, notamment à Paris où un cortège a réuni 26 000 personnes selon la police, 160 000 selon les organisateurs. Pendant ce temps-là, il a effectué son premier déplacement, se rendant à l’hôpital Necker dans le XVe arrondissement de la capitale.

Pressions à l’extrême droite. Jordan Bardella a exigé hier de Michel Barnier que « les sujets du Rassemblement national » soient pris en compte par un futur gouvernement. Si le RN a jusque-là fait savoir qu’il n’entendait pas tenter de le renverser à l’Assemblée nationale avant de connaître le contenu de son programme, le ton s’est durci.

Objectif gouvernement. Les prochains jours s’annoncent délicats pour Michel Barnier, qui doit encore former un gouvernement et a enchaîné les consultations : Gabriel Attal, chef de groupe de l’ex-majorité présidentielle, les dirigeants de son parti, Les Républicains, sa prédécesseure Élisabeth Borne ou encore la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Ce dimanche, il rencontre Édouard Philippe.

« Nous n’hésiterons pas à censurer le gouvernement »

« Si au fil des semaines, les Français devaient à nouveau être maltraités, nous n’hésiterons pas à censurer le gouvernement », lance Marine Le Pen depuis Hénin-Beaumont.

Marine Le Pen assume son rôle d’arbitre

Lors de sa rentrée politique à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Marine Le Pen. « Nous serons amenés, dès les prochaines semaines, à indiquer au Premier ministre les lignes rouges et les mesures que nous jugeons importantes », déclare la présidente du groupe RN à l’Assemblée, qui confirme mettre le « futur gouvernement sous surveillance ».

La CFDT appelle à suspendra la réforme des retraites

La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a plaidé dimanche pour qu’ « a minima, on suspend(e) la réforme » des retraites le temps de nouvelles discussions avec le gouvernement Barnier.

« On évite que l’âge continue d’évoluer » jusqu’à 64 ans, a-t-elle déclaré sur France Inter lors de l’émission Questions politiques, évoquant « énormément de témoignages encore récemment sur la brutalité de ce décalage d’âge ».

Alexis Corbière favorable à une candidature unique du NFP pour 2027

Le député NFP de Seine-Saint-Denis, non investi par LFI pour les élections législatives en juin dernier, a déclaré sur le plateau de LCI être favorable à « une candidature unique du Nouveau Front Populaire à l’occasion de l’élection présidentielle ».

Jean-Philippe Tanguy regrette d’avoir traité Michel Barnier de « fossile »

« Je n’aurai pas dû m’exprimer ainsi envers un autre homme politique », a-t-il regretté sur BFMTV ce midi. Le député avait également qualifié le nouveau Premier ministre d’un des hommes les plus « stupides » que la Ve République ait donné.

Invité du Grand jury (Le FigaroPublic SénatRTL et M6), le président du Modem a estimé que la situation politique – aucune force politique ayant une majorité à l’Assemblée – empêche une cohabitation.

Au lendemain de la manifestation contre le « coup de force » d’Emmanuel Macron, la députée LFI Aurélie Trouvé a annoncé que ces mouvements allaient se poursuivre. « Nous allons continuer ces mobilisations, parce qu’il n’y a pas de trêve quand la démocratie est en danger », a-t-elle déclaré sur franceinfo, évoquant un « moment grave de l’histoire ».

Marine Le Pen dément avoir participé activement à la nomination de Michel Barnier

« Je ne suis pas DRH d’Emmanuel Macron et par ailleurs je pense que seul un Premier ministre du Rassemblement national peut mettre en œuvre le projet du Rassemblement national », a déclaré Marine Le Pen devant la presse, alors qu’elle faisait sa rentrée dans son fief, déambulant dans la braderie d’Hénin-Beaumont en enchaînant selfies et poignées de mains.

Marine Le Pen a été interrogée sur un article du JDD affirmant que le président de la République l’avait appelée jeudi pour s’assurer que le RN ne censurerait pas le nouveau Premier ministre avant son discours de politique générale, après des propos très critiques tenus par le député RN Jean-Philippe Tanguy.

Jeudi, « je n’ai pas eu d’échange avec Emmanuel Macron », a assuré Mme Le Pen.

Michel Barnier semble vouloir trouver « des compromis », se réjouit Marine Le Pen

« Ses premières prises de paroles me paraître correspondre à l’homme qu’il est », soit un Premier ministre qui souhaite « trouver un compromis » avec l’ensemble des forces politiques, a déclaré Marine Le Pen. « C’est ce que nous attendions », a indiqué lors d’un déplacement à la braderie d’Hénin-Beaumont ce dimanche.

« La proportionnelle est incontournable dans une VIe République qui permette aux citoyens d’être maîtres des décisions prises en leur nom », a déclaré le député LFI sur CNEWS ce matin.

Le président du Rassemblement national (RN, extrême droite), Jordan Bardella, a exigé de Michel Barnier que « les sujets du Rassemblement national » soient pris en compte par un futur gouvernement.

Le Premier ministre lui a répondu :

Les députés à l’aube d’une mandature difficile

Reprise des travaux des commissions, journées parlementaires : les députés font leur rentrée cette semaine, dans une atmosphère morose après une dissolution éprouvante, qui a vu émerger une Assemblée à la fois incontournable, faute de majorité absolue, et menacée de paralysie, tant elle est fracturée.

Situation baroque, les ministres de l’Économie et du Budget, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, tous deux démissionnaires, doivent être entendus demain par la commission des finances de l’Assemblée, en attendant la nomination de leurs remplaçants par le nouveau Premier ministre Michel Barnier.

Puis, tout au long de la semaine, se tiendront les journées parlementaires de la France insoumise (à huis clos), des différents partis du camp présidentiel (Renaissance, MoDem, Horizons), de LR, et du Rassemblement national.

Michel Barnier reçoit Édouard Philippe à 11 h

Les consultations continuent du côté de Matignon : après Gabriel Attal ou encore Yaël Braun-Pivet, le nouveau Premier ministre va recevoir à 11 h les représentants d’Horizon, dont Édouard Philippe. En jeu, le casting gouvernemental et surtout l’établissement d’une feuille de route, exercice périlleux dans une Assemblée fragmentée.

Marine Tondelier et Marine Le Pen à Hénin-Beaumont

Ce dimanche matin, la cheffe des députés du Rassemblement national fait sa rentrée parlementaire dans son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Marine Tondelier sera elle aussi présente dans la ville où elle est conseillère municipale et tiendra un point presse après la distribution de tracts à la braderie annuelle.

Gabriel Attal, ex-Premier ministre, sera lui à Châlons-en-Champagne dans la matinée.

« Je le jugerai sur pièces »

« J’ai simplement le souhait que le Rassemblement national ne participe pas, contrairement à la gauche, au désordre institutionnel et au chaos démocratique », a hier samedi soir sur TF1 le patron du RN Jordan Bardella.

Quant au nouveau Premier ministre, « je le jugerai sur pièces, ce qui ne sous-entend pas qu’il n’y aura pas de censure durant son action », a-t-il précisé.

Le gouvernement français a demandé à la Commission européenne une prolongation du délai pour l’envoi de son plan de réduction du déficit public, qui devait initialement être transmis d’ici au 20 septembre, a indiqué hier le ministère de l’Économie, confirmant une information du journal La Tribune.

« La France a demandé une telle prolongation » pour « assurer une cohérence entre le plan et le projet de loi de finances 2025 », a déclaré le ministère à l’hebdomadaire économique, sans préciser la durée du délai.

« Moi, je viens d’en bas »

Dans les colonnes du Journal du Dimanche, le Premier ministre a répété à plusieurs reprises être « d’en bas », répondant ainsi à la polémique née de sa phrase sur « les gens d’en bas » prononcée jeudi lors de sa passation de pouvoir avec Gabriel Attal.

La première manifestation de l’ère Barnier

Hier, des manifestations étaient organisées par LFI contre le « coup de force » d’Emmanuel Macron et la nomination de Michel Barnier. Ouest-France était présent à Paris dans le cortège. L’incompréhension et la désillusion y étaient plus puissantes que la colère et la révolte, résume notre journaliste Stéphane Vernay :

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