La Russie a revendiqué dimanche la prise de Novohrodivka, une localité à une dizaine de kilomètres de la ville ukrainienne de Pokrovsk dans le Donbass. Kiev a fait état d’attaques aériennes meurtrières et exhorté l’Occident à l’autoriser à mener davantage de frappes en représailles à l’intérieur du territoire russe.
Le rouleau compresseur russe continue à avancer dans le Donbass et se rapproche dangereusement de la ville de Pokrovsk, un nœud logistique important pour l’armée ukrainienne. Les troupes de Moscou ont conquis la localité de Novohrodivka, a annoncé dimanche 8 septembre le ministère russe de la Défense.
Une information qui semble corroborée par la carte DeepState, un projet collaboratif ukrainien mis à jour très régulièrement en se basant sur des sources de renseignement ouvert.
La ville de Novohrodivka est située à une dizaine de kilomètres de Pokrovsk, cible depuis plusieurs semaines des troupes russes, qui combattent des troupes ukrainiennes en infériorité numérique et manquant d’armes.
Kiev avait lancé un offensive début août une offensive dans la région russe de Koursk dans l’espoir de contraindre Moscou à redéployer ses troupes qui avancent actuellement dans l’est du pays.
Cependant Moscou semble y intensifier ses attaques, enregistrant au mois d’août les plus importantes conquêtes territoriales en près de deux ans.
« Frapper les aérodromes »
Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a affiché sa volonté inébranlable de conquérir tout le Donbass, la grande zone industrielle de l’est de l’Ukraine, qui comprend la région de Donetsk.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, lui, exhorté dimanche ses partenaires à lui donner plus de latitude pour utiliser des armes fournies par l’Occident contre des cibles en Russie.
Kiev réclame la levée des restrictions pour lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires jugées « légitimes », comme des bases aériennes d’où décollent les avions bombardant l’Ukraine.
« En seulement une semaine, la Russie a utilisé plus de 800 bombes aériennes guidées, près de 300 drones Shahed et plus de 60 missiles de différents types contre notre peuple », a-t-il déclaré sur Facebook.
« La terreur ne peut être stoppée de manière efficace que d’une seule manière : en frappant les aérodromes militaires russes, leurs bases et la logistique de la terreur russe », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, trois personnes blessées lors de la frappe russe sur Poltava dans le centre de l’Ukraine la semaine dernière, ont succombé à leurs blessures, portant le bilan des morts à 58, ont annoncé dimanche les autorités régionales.
« Cibles légitimes »
Les frappes russes ont également fait sept morts la semaine dernière à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, une ville proche de la frontière avec des pays membres de l’UE et de l’Otan.
De son côté, l’Ukraine a revendiqué samedi une frappe sur un dépôt de munitions russes dans la région frontalière de Voronej.
Elle a également procédé à des frappes de drones sur des dépôts et raffineries de pétrole russes, notamment à quelques centaines de kilomètres derrière les lignes de front.
L’Ukraine affirme que ces sites sont des cibles légitimes car ils fournissent notamment du carburant à l’armée russe.
« Un pays qui se défend contre une agression conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies ne peut pas être limité dans sa défense », a déclaré sur X le nouveau chef de la diplomatie ukrainienne, Andriy Sybiga.
« Le droit international autorise l’Ukraine à frapper des cibles militaires légitimes sur le territoire russe », a-t-il ajouté.
AFP