Au Maroc, des pluies torrentielles, provoquant des inondations, ont fait au moins onze morts et neuf disparus depuis vendredi 6 septembre 2024 dans 17 régions et provinces du royaume, dont certaines sont habituellement semi-arides. Ce phénomène climatique a aussi touché l’Algérie voisine, où deux personnes emportées par les flots étaient recherchées dimanche soir 8 septembre 2024.
Un phénomène climatique « exceptionnel » touche le Maroc. Dans le détail, ces intempéries ont fait onze morts, dont sept dans la province de Tata, à 740 km au sud-est de Rabat, deux à Tiznit (sud-ouest) et deux à Errachidia (sud-est) dont un de nationalité étrangère non précisée, a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Rachi El Khalfi, selon un bilan provisoire. Par ailleurs, neuf personnes sont portées disparues dans les zones de Tata, Errachidia et Taroudant (sud-ouest).
Le porte-parole du ministère a précisé que « le volume des précipitations enregistrées en deux jours est équivalent à celui que connaissent ces régions en temps normal durant toute une année ».
Il a annoncé aussi l’effondrement de 40 maisons à l’échelle nationale et des dommages sur 93 routes, ainsi que sur les réseaux d’alimentation en eau, électricité et télécommunications.
Selon des images publiées sur les réseaux sociaux, en Algérie, un front pluvieux de violence similaire a touché des zones désertiques comme le Sahara.
D’après la Protection civile algérienne, deux personnes emportées par les eaux sont recherchées à Tamanrasset, à environ 2 000 km au sud d’Alger et à El Bayadh, à 600 km au sud-ouest d’Alger. Dans un premier temps, la Protection civile avait annoncé la personne disparue à Tamanrasset ainsi qu’un décès à Illizi, à 700 km au sud-est d’Alger. L’agence étatique a aussi procédé à plusieurs sauvetages de familles piégées par des rivières en crue, à Illizi et Béchar (sud-ouest) notamment.
Des conditions inhabituelles au Maroc
Depuis vendredi, le sud et le sud-est du Maroc ainsi que certaines zones de l’Atlas sont touchées « par une masse d’air tropical extrêmement instable, en raison de la position exceptionnelle du Front intertropical (FIT) sur le sud du pays », a expliqué à l’AFP le porte-parole de la Direction générale de la météorologie au Maroc, Lhoussaine Youabd.
« Des masses d’air tropicales humides se sont déplacées vers le nord, rencontrant des masses d’air froid, ce qui a entraîné la formation de nuages instables et violents », a-t-il souligné.
Ces conditions inhabituelles pour ces régions ont provoqué « de fortes averses orageuses et des précipitations importantes, entraînant des crues de rivières » et des inondations, a poursuivi le responsable.
Ces dernières 24 heures, la région de Ouarzazate, à 500 kilomètres au sud de Rabat, a reçu 47 mm d’eau en trois heures, et jusqu’à 170 mm à Tagounite, près de Zagora, non loin de la frontière algérienne, selon les services météo marocains.
« Nous n’avons pas connu de telles pluies depuis une dizaine d’années », a dit à l’AFP un habitant de Ouarzazate, Omar Gana.
Le Maroc connaît un grave stress hydrique après six années consécutives de sécheresse, qui avaient réduit le niveau des barrages à moins de 28 % fin août.
Les pluies ont été accompagnées de vents violents, atteignant 100 km/h à Ouarzazate ou 76 km/h à Marrakech, où ils ont causé « un phénomène optique, donnant au ciel une teinte orange ».
AFP