Six corps ont été repêchés mercredi au large de Monastir, au sud-est de Tunis. Parmi eux, cinq femmes subsahariennes et un enfant âgé d’à peine deux ans. Une enquête a été ouverte par le parquet pour déterminer les causes de leur mort.
Cinq femmes migrantes originaires d’Afrique subsaharienne et un enfant en bas âge ont été découverts morts au large de Monastir, au sud-est de Tunis, ont indiqué jeudi 12 septembre les autorités judiciaires tunisiennes.
Farid Ben Jha, porte-parole du parquet de Monastir, a précisé que les corps avaient été retrouvés mercredi.
Selon les premières analyses, le groupe s’est noyé une semaine plus tôt. L’enfant avait à peine deux ans, toujours d’après le parquet.
Une enquête a été ouverte pour déterminer si leur décès est lié à une « opération de migration ou de traite des êtres humains », a ajouté le porte-parole.
Point de départ vers l’Europe et Lampedusa
La Tunisie est, avec la Libye, l’un des principaux points de départ pour les exilés subsahariens mais aussi tunisiens qui tentent de rejoindre l’Europe. L’île italienne de Lampedusa n’est en effet située qu’à 150 km de Monastir.
Depuis le mois de juin, les Tunisiens se sont dotés d’un MRCC (Maritime Rescue Coordination Centre), sorte de tour de contrôle maritime en charge d’une SAR zone (zone de recherche et de sauvetage) dans la Méditerranée.
Car les naufrages s’enchaînent : depuis le début de l’année, au moins 103 bateaux de migrants ont chaviré au large des côtes tunisiennes et 341 corps ont été repêchés, décomptait le ministère tunisien de l’intérieur en août.
Rien que l’année dernière, plus de 1 300 personnes sont mortes ou ont disparu dans des naufrages au large des côtes nord-africaines, recense pour sa part le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
De nombreux « naufrages invisibles », des canots qui coulent sans que les corps ne soient jamais retrouvés, surviennent sur cette route maritime.
« Nous recevons des appels de jeunes en Italie qui nous disent que leurs amis partis tel jour, à telle heure ne sont jamais arrivés, et que plus personne ne répond », racontait à InfoMigrants Éric Tchata, de l’Association camerounaise de la diaspora en Tunisie (Acadit), en août. Des proches de victimes contactent quotidiennement son association via sa page Facebook pour signaler une disparition ou s’enquérir du travail d’identification après un naufrage.
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