Le tirzépatide est un médicament prescrit pour traiter le diabète de type 2 et l’obésité. Une nouvelle étude montre qu’il permet une perte de poids plus importante chez les femmes, en comparaison aux hommes.
Il n’est pas encore commercialisé en France, mais la Haute autorité de santé est favorable à son remboursement sous certaines conditions : le tirzépatide est un traitement indiqué dans la prise en charge de l’obésité et du diabète de type 2. D’après une nouvelle étude, il serait plus efficace, pour la perte de poids, chez les femmes que chez les hommes. Les auteurs de cette recherche présentent leurs résultats cette semaine à Madrid, à l’occasion du Congrès annuel de l’Association européenne pour l’étude du diabète.
Une perte de poids plus importante chez les femmes avec le tirzépatide
Dans leur analyse, ils ont comparé le tirzépatide et un placebo. Au total, plus de 4.500 adultes atteints d’obésité ont été suivis, certains pendant plus d’un an et demi. Parmi les participants, il y avait 2.999 femmes et 1.678 hommes. Le médicament et le placebo étaient administrés une fois par semaine. À l’issue de l’essai, les scientifiques ont constaté une « réduction robuste du poids corporel chez des adultes souffrant d’obésité et de surpoids, avec ou sans diabète de type 2 ».
Mais ils ont constaté que les femmes avaient généralement perdu plus de poids que les hommes au cours de l’étude.
« Les analyses ont révélé que dans tous les essais, le traitement au tirzépatide était associé à une réduction significative du poids par rapport au placebo, quel que soit le sexe, allant de -11,5 % à – 27,6 % chez les femmes et – 8,8 % à – 18,9 % chez les hommes », concluent-ils. Quant aux effets secondaires du traitement et sa sécurité, les résultats étaient proches dans les deux groupes, mais les femmes ont signalé davantage de nausées et de vomissements.
« Cette analyse souligne les avantages cohérents du tirzépatide pour les femmes et les hommes, estime le Dr Luis-Emilio García, membre de la société commercialisant le médicament, Eli Lilly. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre le mécanisme par lequel les femmes peuvent subir une réduction de poids plus importante dans ces essais. »
Diabète de type 2, obésité : le tirzépatide doit être un traitement de seconde intention
Quelle que soit la réponse, ce traitement n’est pas adapté à tous les patients. Dans son avis du 5 septembre, la Haute autorité de santé rappelle que ce médicament doit être prescrit en deuxième intention.
Elle précise qu’il est réservé aux cas où la « prise en charge nutritionnelle bien conduite (< 5 % de perte de poids à six mois), en association à un régime hypocalorique et à une activité physique » a échoué, et doit être destiné uniquement aux patients adultes ayant un indice de masse corporelle (IMC) initial ≥ 35 kg/m², population la plus à risque de complications liées à l’obésité ».
Parmi celles-ci, l’Inserm cite le risque d’hypertension artérielle, d’athérosclérose notamment en raison d’une inflammation des artères, mais aussi de dyslipidémie, de maladies du foie (stéatohépatite non-alcoolique), de maladie rénale chronique.
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