L’Espagne et le Venezuela au bord de la rupture en pleine poussée de fièvre diplomatique

Les relations entre Madrid et Caracas sont au bord de la rupture, vendredi 13 septembre, après le rappel par le gouvernement vénézuélien de son ambassadrice en Espagne, une décision que le gouvernement espagnol a qualifié de « souveraine » et s’est refusé à commenter.

Dans un message sur les réseaux sociaux, le ministre des Affaires étrangères vénézuélien Yvan Gil a annoncé jeudi soir qu’il rappelait « pour consultations » son ambassadrice, Gladys Gutierrez, et qu’il convoquait l’ambassadeur espagnol au Venezuela, Ramon Santos, pour qu’il se présente vendredi au ministère.

En cause, des déclarations de la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, qui a qualifié jeudi lors de la présentation d’un livre le gouvernement de Nicolas Maduro de « dictature » et exprimé sa solidarité avec « les hommes et les femmes du Venezuela qui ont dû quitter leur pays ».

Ces propos sont « insolents et grossiers », a dénoncé le chef de la diplomatie vénézuélienne, en ajoutant qu’ils témoignaient « d’une détérioration » des relations bilatérales entre Caracas et Madrid, où l’opposant vénézuélien Edmundo González Urrutia a trouvé refuge depuis dimanche.

« Il n’y a rien à commenter »
Interrogé vendredi sur la décision du Venezuela, le ministre des Affaires étrangères espagnol José Manuel Albares s’est efforcé de calmer le jeu. « Convoquer un ambassadeur, je l’ai déjà fait à plusieurs occasions, et un rappel pour consultations sont des décisions souveraines de chaque État, et de ce fait, il n’y a rien à commenter », a déclaré José Manuel Albares sur la radio publique RNE. « Ce que je peux vous dire en revanche, c’est que nous travaillons pour avoir les meilleures relations possibles avec le peuple frère du Venezuela », a-t-il poursuivi.

Cette poussée de fièvre diplomatique est survenue alors que le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a reçu jeudi à Madrid Edmundo González Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet face à Nicolas Maduro, proclamé vainqueur pour un troisième mandat.

« Je (lui) souhaite chaleureusement la bienvenue », a affirmé le responsable socialiste dans un message publié sur X, en assurant que l’Espagne continuerait « à œuvrer pour la démocratie, le dialogue et les droits fondamentaux du peuple frère du Venezuela ».

Les relations entre Madrid et Caracas avaient commencé à se détériorer jeudi après un appel du président du Parlement vénézuélien Jorge Rodriguez, chef de campagne de Nicolas Maduro durant la campagne présidentielle, à rompre « toutes les relations » avec l’Espagne. Jorge Rodriguez entendait ainsi protester contre un vote du Parlement espagnol, qui a adopté mercredi une résolution déposée par le Parti populaire (PP, droite), principale formation d’opposition à Pedro Sánchez, demandant à Madrid de reconnaître Edmundo Gonzalez Urrutia comme président du Venezuela.

rfi

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