Les pompiers grecs, aidés de renforts aériens et terrestres de plusieurs pays européens, luttaient, dimanche, pour le 12e jour consécutif contre de violents feux de forêt qui embrasent toujours l’île d’Eubée, mais sont en rémission au nord d’Athènes.
Des milliers d’habitants désespérés de l’île grecque d’Eubée, en flammes, observaient comme des « morts-vivants », dimanche 8 août, le brasier qui consumait leurs villages et leurs terres, au 12e jour d’incendies violents qui font rage dans plusieurs régions de Grèce.
Aux portes d’Athènes, le feu qui a ravagé plusieurs localités depuis mardi était en revanche en rémission dimanche matin, selon les pompiers.
Mais sur la péninsule du Péloponnèse, au sud-ouest du pays, les principaux fronts dans les régions du Magne, d’Ilia et de Messinie, où plusieurs villages ont été évacués samedi, étaient toujours actifs dimanche, d’après la même source.
Quant à Eubée, près de 500 pompiers poursuivaient leur combat acharné contre le feu dans le nord de l’île touristique, qui s’est réveillée dimanche enveloppée dans un épais nuage de fumée et sous une pluie de cendres, a constaté une équipe de l’AFP.
En proie aux feux depuis six jours, cette langue de terre coincée entre l’Attique et la mer Égée offrait un panorama apocalyptique. Le long des routes, les résidents aspergeaient d’eau leurs terrains, tandis que les flammes engloutissaient les zones boisées.
Des milliers d’hectares de pinède ont déjà été détruits par les flammes à Eubée, deuxième île grecque par la taille, à quelque 200 km à l’est d’Athènes.
Le front de l’incendie avait été estimé à 30 km de large, samedi, par le gouverneur de région Fanis Spanos.
« Le front est trop grand. On essaye de sauver le village mais les moyens sont insuffisants », s’est lamenté, dimanche, Nikos Papaioannou, habitant de Gouves. « C’est dramatique. On va tous finir à la mer ».
Plus de 1 300 personnes de l’île avaient déjà été évacuées par la mer vendredi et samedi.
Des ferrys et des navires militaires étaient en alerte sur la côte en cas de nouvelles évacuations. Une dizaine d’habitants ont été récupérés sur une plage encerclée par les flammes à l’aube dimanche, selon l’agence grecque ANA.
L’immense île montagneuse couverte de pins est un cauchemar pour les soldats du feu tant son relief est accidenté.
« D’après ce que l’on voit, le feu n’est pas près d’être sous contrôle », a déclaré le maire de Mantoudi. « Je n’ai plus de voix pour réclamer davantage de moyens aériens », a-t-il dit sur Skai TV.
Quelque 260 pompiers grecs, aidés d’une centaine de véhicules et épaulés par plus de 200 collègues ukrainiens et roumains, étaient déployés, dimanche matin, sur le nord de l’île, renforcés par sept avions et hélicoptères bombardiers d’eau, a-t-on appris auprès des pompiers.
Les flammes léchaient aussi les maisons des villages d’Ellinika, Vasilika et Psaropouli, après avoir déjà détruit des centaines d’habitations de la région.
À Istiaia, Iraklis, un habitant, a estimé sur Open TV que « 40 000 personnes vivront comme des morts-vivants ces prochaines années à cause de la destruction de la région ».
« Pour les 40 prochaines années on n’aura pas de travail, et l’hiver, on va être noyés sous les eaux sans les forêts pour nous protéger », s’est désespéré Yannis Selimis, un autre habitant de Gouves.
Samedi, un logement temporaire a été fourni à quelque 2 000 personnes évacuées d’Eubée, selon la Protection civile.
Cinquante-cinq feux actifs, dont cinq majeurs, avaient été dénombrés samedi en Grèce, frappée par une canicule exceptionnelle.
Plus de 56 000 hectares ont été ravagés ces dix derniers jours en Grèce, selon le Système européen d’information sur les feux de forêts (EFFIS). Quelque 1 700 hectares avaient été brûlés en moyenne sur la même période entre 2008 et 2020.
Source: france24
1 Commentaire