Un an après le lancement par TotalEnergies des forages pétroliers du projet Tilenga, l’association ougandaise Afiego et Les Amis de la Terre s’inquiètent de leur impact sur la faune du Parc national des Murchison Falls où un tiers des puits sont prévus. Elles publient un rapport en ce sens ce jeudi 19 septembre 2024.
Alors qu’une trentaine de puits du projet pétrolier Tilenga ont déjà été creusés, l’Africa Institute for Energy Governance (Afiego) s’inquiète notamment de l’impact qu’aurait la tour de forage. Certes, des efforts ont été faits pour la peindre et faire en sorte qu’elle se fonde dans le paysage, reconnaît l’Afiego, mais cela ne suffit pas.
« Réputés sensibles aux vibrations, les éléphants semblent avoir été affectés par la plate-forme.
Ils sortent de plus en plus du parc national et entrent dans les communautés voisines où ils ont tué des gens et détruit des champs », a expliqué, dans les colonnes de Radio France internationale (RFI), le porte-parole de l’Afiego, Diana Nabiruma qui s’est en particulier rendu compte que la tour était à l’origine d’un changement de comportement chez les éléphants.
Les animaux perturbés par les vibrations et la lumière de la tour de forage
Mais les nuisances ne s’arrêtent pas là. L’Afiego critique aussi la lumière émise par cette même tour de forage visible, selon plusieurs témoignages, jusqu’à 14 km. Diana Nabiruma craint entre autres qu’elle n’ait des conséquences sur les lions et les léopards.
« Il est beaucoup plus facile pour les animaux de chasser leurs proies dans la nuit noire parce qu’ils peuvent se cacher dans l’obscurité. S’il y a de la lumière, celle-ci peut alors voir le prédateur arriver beaucoup plus facilement », a-t-elle poursuivi à RFI.
TotalEnergies se défend
Quant au surcroît de l’activité humaine dans le parc, elle risque d’effrayer certains animaux, en particulier deux espèces d’antilopes très farouches, s’alarme l’Afiego.
Pour sa défense, TotalEnergies assure que les lumières sur les sites de forage sont « chaudes et orientées vers l’intérieur pour limiter toute perturbation des espèces nocturnes », déclare un porte-parole de la compagnie pétrolière dans des propos relayés par RFI. Quant aux déplacements des éléphants, l’entreprise affirme ne pas avoir relevé de changement significatif en lien avec son activité dans la réserve naturelle.
VivAfrik