L’organisation internationale de police criminelle Interpol, dont le siège se trouve à Lyon, a rendus publics mardi des éléments d’enquête dans le but d’identifier 46 femmes retrouvées mortes dans six pays européens sur plusieurs décennies. Sept de ces femmes ont été retrouvées en France, entre 1982 et 2021. Des personnalités s’engagent dans chaque pays pour aider Interpol à diffuser ses appels, à l’instar de l’ex-athlète française Marie-José Pérec.
Comment s’appelaient « la femme en rose », « l’introvertie » ou « la globe-trotteuse » avant de mourir dans des conditions suspectes et d’être surnommées ainsi par les enquêteurs ? Interpol a rendu publics, mardi 8 octobre, des éléments d’enquête dans le but d’identifier 46 femmes retrouvées mortes dans six pays européens sur plusieurs décennies.
« La moindre information peut être décisive et faire la lumière sur ces mystères », espère le secrétaire général d’Interpol, Jürgen Stock, dans un appel au public lancé mardi pour « apporter des réponses à leurs familles et obtenir réparation ».
L’organisation internationale de coopération policière, dont le siège est à Lyon, avait lancé en mai 2023 une campagne inédite baptisée « Identify me » (identifiez-moi), pour rendre leur nom à 22 femmes retrouvées en Allemagne, Belgique et aux Pays-Bas au cours des 40 dernières années.
Ce premier appel à témoins avait permis d’identifier Rita Roberts, une citoyenne britannique de 31 ans découverte à Anvers plus de trente ans plus tôt. Des proches de la victime avaient reconnu le tatouage de la jeune femme, représentant une fleur, sur les documents mis en ligne par Interpol.
L’organisation a décidé d’élargir cette campagne à de nouveaux dossiers non résolus, « des cold cases », et en incluant trois autres pays : la France, l’Espagne et l’Italie.
En publiant des extraits de leur « notice noire » – des alertes en principe réservées à l’usage de la police – l’organisation espère nommer « la femme aux papillons tatoués » retrouvée dans la Seine en 2016 ou « la femme enceinte aux colliers de grenat », découverte dans un bois de Bourgogne en 2001.
Pour chaque victime, l’organisation publie sur son site une reconstitution faciale, des détails concernant l’endroit et l’état dans lequel elle a été retrouvée ou des photos de vêtements ou de bijoux découverts sur les lieux.
Sept de ces femmes ont été retrouvées en France, entre 1982 et 2021.
L’une d’elles, découverte en contrebas d’une corniche près de Villefranche-sur-Mer en mars 2008, avait entre 60 et 75 ans et portait à l’annulaire gauche une bague gravée « Jean et Nelly, 25.06.1960 ».
« Regardez ces femmes (…) pourraient-elles être votre amie, votre cousine, votre collègue, votre patiente, votre voisine, disparue subitement ? » demandent dans un clip la chanteuse Axelle Red ou l’actrice Carice van Houten.
Help us solve these 46 cold cases🔍
INTERPOL’s #IdentifyMe initiative includes female murder victims in Belgium🇧🇪, France🇫🇷, Germany🇩🇪, Italy🇮🇹, the Netherlands🇳🇱 & Spain🇪🇸.
Watch the international appeal below with @AxelleRed @MarijoPerec @msKostner @S10sdonnie @LozanoMabel pic.twitter.com/OKyrzgU4kd
— INTERPOL 🚨 #ForASaferWorld (@INTERPOL_HQ) October 8, 2024
En France, l’ancienne athlète Marie-José Pérec et la comédienne et écrivaine Sarah Biasini sont les ambassadrices de la campagne.
AFP