Des combats meurtriers ont été déclenchés, samedi 7 août, entre des factions rivales du parti du vice-président sud-soudanais, Riek Machar. Ces affrontements font suite à une semaine de tension au sein de la formation, dont certains membres avaient annoncé la destitution de M. Machar.
Des affrontements meurtriers ont éclaté, samedi 7 août, entre des factions rivales du parti du vice-président sud-soudanais, Riek Machar, le SPLM-IO, a annoncé un porte-parole du dirigeant.
Les partisans du général Simon Gatwech Dual, rival de M. Machar au sein du SPLM-IO, ont attaqué les hommes du vice-président sud-soudanais. Ces derniers ont « repoussé les agresseurs« , selon le colonel Lam Paul Gabriel, l’un des porte-voix de Riek Machar.
Aucune confirmation indépendante n’a pu être obtenue dans l’immédiat, ni de commentaire de la part de la faction de M. Gatwech Dual.
Ce gradé, l’un des dirigeants de la branche militaire du SPLM-IO, était le signataire du communiqué annonçant, mercredi 4 août, la destitution de M. Machar de ses fonctions de président du parti et de chef de son appareil militaire. Le document propulsait par la même M. Gatwech Dual en tant que dirigeant par intérim du mouvement.
Selon le texte, cette décision avait été prise au terme d’une réunion de trois jours entre des dirigeants du SPLM/A-IO. Il y était notamment affirmé que M. Machar a « totalement échoué » à faire preuve de leadership et a considérablement affaibli le poids du mouvement au sein du gouvernement de coalition, formé en février 2020 et duquel il fait partie.
Le vice-président a, toujours selon le texte, mené pendant des années une « politique du diviser pour mieux régner » et a favorisé le népotisme au détriment de l’unité et du progrès.
« Putsch raté »
De leur côté, les partisans de M. Machar, ex-rebelle redevenu vice-président du Soudan du Sud, avaient dénoncé, vendredi 6 août, « un putsch raté » de la part « des ennemis de la paix« .
M. Machar lui-même a accusé cette semaine « ceux qui gâchent la paix » d’avoir orchestré son éviction. Selon lui, l’objectif serait de faire dérailler la formation d’un commandement unifié des forces armées, une composante clé de l’accord de paix qui a mis fin à cinq ans de guerre civile.
La déclaration des alliés de M. Machar insistait, en outre, sur le fait qu’il était totalement aux manettes du parti et de sa branche armée tout en lui assurant de leur soutien total.
Processus de paix fragilisé
Ces rivalités internes sont susceptibles de miner le fragile processus de paix signé en 2018. Celui-ci est destiné à mettre fin à une longue guerre civile ayant fait 400.000 morts. Le conflit est né de la rivalité entre Riek Machar et le président sud-soudanais Salva Kiir.
M. Machar, vice-président de M. Kiir lors de l’éclatement de la guerre civile en 2013, est redevenu vice-président aux termes de cet accord. Il fait depuis face à une opposition grandissante au sein de sa formation, où s’opposent de multiples factions et où des cadres se sont plaint d’avoir perdu au change dans l’accord conclu avec le parti présidentiel.
Agé de 68 ans, M. Machar est un habile politicien qui a connu les années de guerre d’indépendance contre Khartoum, des tentatives d’assassinat, les années de guerre civile et des périodes d’exil.
Ses retournements d’alliances ont façonné l’histoire sanglante du pays, qui vient de fêter les dix ans de son indépendance, obtenue du Soudan en juillet 2011.
Source: tv5
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