Le président français poursuit sa tournée latino-américaine en marge du G20. Il est au Chili, après deux étapes en Argentine et au Brésil. Un discours est prévu ce jeudi 21 novembre à Valparaiso devant le Congrès chilien, mais ce sont quelques petites phrases prononcées dans les rues de Rio qui créent la polémique.
Le chef de l’État a été filmé en train de parler d’Haïti et ses propos sans filtre font beaucoup de bruit. Dans une vidéo d’une vingtaine de secondes tournée lors de sa visite du quai de Valongo, l’un des sites archéologiques de Rio, on peut voir le président en bras de chemise répondre à un passant à propos de la politique haïtienne.
« Ce sont les Haïtiens eux-mêmes qui ont tué Haïti », a affirmé le président français.
Il a particulièrement fustigé la destitution de l’ancien Premier ministre Garry Conille, qu’il considère comme une « décision absurde ». Pour Macron, Conille représentait une chance de stabilisation et accomplissait un « travail remarquable » avant d’être écarté. « Ils sont complètement cons », a même prononcé le chef de l’État en évoquant le Conseil présidentiel de transition, le principal organe de l’exécutif en Haïti composé de neuf membres qui a décidé il y a dix jours de démettre le chef du gouvernement.
"Ils sont complètement cons" : à Rio, E. Macron sans filtre sur le Conseil présidentiel de transition qui a démis le Premier ministre d'Haïti il y a 10 jours. L'entourage du président français évoque @RFI une "vidéo tronquée prise dans un cadre privé". https://t.co/LxqMj4zttB
— Vincent Souriau (@vzrfi) November 21, 2024
Comment justifier ces propos très peu diplomatiques sur la marche d’un pays étranger ?
Dans l’entourage du président, on répond qu’il s’agit d’une vidéo tronquée prise « dans un cadre privé » et qu’avant cet extrait, Emmanuel Macron avait été mis en cause directement et de manière très insistante sur le rôle de la France en Haïti.
Côté haïtien, le numéro un du Conseil présidentiel de transition, Leslie Voltaire, contacté par RFI, n’a pas encore réagi.
Et du côté de la population, c’est l’indignation. « Comment un président étranger peut-il se permettre de parler ainsi des dirigeants d’un autre pays indépendant ? Cette arrogance va trop loin », tempête un habitant de Port-au-Prince au micro de notre correspondant, Peterson Luxama.
rfi