Un cessez-le-feu a pris effet tôt ce mercredi 27 novembre au Liban entre le Hezbollah et Israël. Alors que la France et les États-Unis vont aider le gouvernement libanais, Benjamin Netanyahu se dit prêt à relancer les comabts si le mouvement pro-iranien « se réarme ».
La paix ne tient qu’à un fil. Si le cessez-le-feu entré en vigueur tôt ce mercredi 27 novembre au Liban entre Israël et le Hezbollah a été salué par Emmanuel Macron et Joe Biden ces dernières heures, l’accord trouvé entre les deux parties, qui s’affrontent depuis plus d’un an, reste fragile.
Avant même que les bombes israéliennes ne cessent de tomber sur la banlieue sud de Beyrouth, le Premier ministre Benjamin Netanyahu prévenait: « Si le Hezbollah se réarme, rompt l’accord, nous l’attaquerons ». « La durée du cessez-le-feu dépend de ce qui se passera au Liban », a-t-il martelé, se disant prêt à réagir « fermement » à toute violation de l’accord: « avec l’accord des Américains, nous gardons la liberté totale d’agir au Liban ».
• Un retrait progressif pour l’armée israélienne
L’accord, aprêment négocié avec l’aide de la France et des États-Unis, a donc commencé à prendre effet ce mercredi 27 novembre. Il prévoit le retrait progressif de l’armée israélienne du Liban sur 60 jours. Dans le même temps, le Hezbollah devra se retirer de la frontière sud avec Israël et remonter au nord du fleuve Litani, a indiqué un responsable américain sous couvert de l’anonymat à l’Agence France-presse (AFP).
Quelques minutes seulement après le début de la trève, le porte-parole arabophone de Tsahal a mis en garde les Libanais, leur interdisant de s’approcher des positions des soldats israéliens encore présents dans le sud du pays. Il rappelle que l’armée israélienne « reste déployée ».
Depuis le début de l’opération israélienne au Liban fin septembre, des centaines de milliers de personnes ont fui leur domicile, en particulier dans la région de la frontière avec l’État Hébreu.
• La France et les États-Unis vont « renforcer les capacités des Forces armées libanaises »
Dans l’attente du retrait des troupes israéliennes, la France et les États-Unis « s’engagent à jouer un rôle de premier plan dans le soutien aux efforts déployés à l’échelle internationale pour renforcer les capacités des Forces armées libanaises », indiquent Joe Biden et Emmanuel Macron dans un communiqué commun.
C’est justement l’armée et les forces de sécurité libanaises récupéreront les positions de l’armée israélienne et du Hezbollah, selon le détail de l’accord de cessez-le-feu obtenu par l’Agence France presse.
Les États-Unis et la France vont rejoindre le mécanisme tripartite créé après la guerre de 2006 regroupant la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Israël et le Liban, indique cette source, qui précise que les deux pays « conservent le droit de s’autodéfendre conformément au droit international ».
• Emmanuel Macron appelle au « redressement durable » du Liban
« Il importe que ce cessez-le-feu soit respecté », a plaidé Emmanuel Macron tard ce mardi depuis Paris, disant espérer que cet accord « ouvre une nouvelle page » au Liban.
Le président de la République souhaite en effet que celui-ci puisse « restaurer la sécurité des Libanais, la sécurité des Israéliens (…) permettre la restauration de la souveraineté du Liban » et que cette cessation des hostilités « offre l’opportunité aux Libanais de s’engager avec le soutien de leurs partenaires dans un redressement durable du pays. »
Dans une allocution diffusée sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron a exhorté les responsables politiques libanais à aboutir « sans délai » à l’élection d’un nouveau président. Une étape indispensable, selon lui, à « la restauration de la souveraineté » au Liban.
Selon nos informations, le président de la République a demandé à Jean-Yves Le Drian, ancien ministre des Affaires étrangères et désormais représentant personnel d’Emmanuel Macron pour le Liban, de se rendre sur place dès ce mercredi.
• Netanyahu promet « d’intensifier » la pression sur le Hamas à Gaza
Les combats sur le front « nord » d’Israël mis en pause, les regards se tournent désormais vers Gaza, bombardée sans relâche depuis le 8 octobre 2023. L’accord au Liban doit « ouvrir la voie à un cessez-le-feu trop longtemps attendu » dans l’enclave palestinienne, a assuré Emmanuel Macron. Joe Biden a lui promis que les États-Unis méneront un nouvel « effort » pour un cessez-le-feu à Gaza.
Mi-novembre pourtant, Washington a mis son veto à un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU portant sur une trève et la libération immédiate des otages du Hamas. En outre, les États-Unis continuent de soutenir militairement et financièrement Israël.
Ce mardi, Benjamin Netanyahu a promis « d’intensifier » la pression sur le Hamas palestinien. Une déclaration qui réduit à néant les espoirs d’un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne dans les prochains jours.
Le Premier ministre israélien continue de s’obstiner dans une « mission sacrée » et refuse d’écouter ses propres alliés, qui lui demandent depuis plusieurs mois de ne pas bombarder les civils dans l’enclave palestinienne.
Depuis le 8 octobre 2023, des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreuses femmes et des enfants, ont été tuées par l’armée israélienne.
La Cour pénale intenarnationale a émis un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre ». Un mandat a également été lancé contre le chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien.
bmftv