Un milliard d’euros de dividendes pour les actionnaires de Decathlon, réunis au sein de la famille Mulliez, propriétaire de l’enseigne de magasins de sport. Ces dividendes sont versés au titre de l’année 2024, alors que l’entreprise ne remplira pas ses objectifs de résultats avec une année en demi-teinte. Les syndicats de salariés sont donc sous le choc.
Pas d’argent pour les négociations salariales, des magasins qui réduisent leur tailles pour minimiser les coûts, et des conditions de travail qui se détériorent, disent les syndicats. Alors cette annonce de versement d’un milliard d’euros de dividendes pour l’actionnaire principal – à savoir la famille Mulliez – est en totale contradiction avec la situation financière de l’entreprise.
« Notre réaction première, c’est stupéfaction, indignation, incompréhension, puisque les actionnaires vont se verser ce milliard d’euros dès lundi.
Mais par contre, il n’y a absolument rien qui est donné aux les salariés. L’annonce étant faite le vendredi de Black Friday en fait, les salariés ont l’impression d’être bradés, dans un contexte en plus dégradé. Pour nous, c’est vraiment incompréhensible », s’indigne Aurélie Flisar, secrétaire générale adjointe de la fédération des services à la CFDT.
Demande d’ouverture d’enquête sur l’utilisation de l’argent public par l’entreprise
La CFDT demande également aux parlementaires français l’ouverture d’une commission d’enquête, car Decathlon a touché de l’argent public au titre du CICE, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. « L’impression que ça donne, c’est que ces aides publiques servent à financer les dividendes et les actionnaires, plus que le maintien dans l’emploi et la rémunération des salariés », dénonce Aurélie Flisar.
Dans une réaction transmise à l’AFP, la direction de Decathlon assure quant à elle que cette décision « s’inscrit dans une gestion équilibrée de l’entreprise ».
« Notre solide base financière nous permet de remonter une partie de nos réserves vers tous nos actionnaires tout en continuant à investir dans des initiatives stratégiques de croissance au bénéfice de nos collaborateurs, de nos clients et de nos partenaires », a-t-elle complété.
La galaxie Mulliez, ça n’est pas que Decathlon : c’est aussi Leroy Merlin, Kiabi, Norauto, mais surtout Auchan. Le distributeur alimentaire est dans un état critique : 2 400 emplois sont menacés par un plan social d’ampleur, annoncé au début du mois.
RFI