Guerre en Ukraine : le Kremlin accuse Volodymyr Zelensky de « refuser de négocier » la fin de la guerre avec la Russie

« C’est la partie ukrainienne qui a refusé et refuse toujours de négocier. De plus, Zelensky s’est interdit par décret, ainsi qu’à son administration, tout contact avec les dirigeants russes, et cette position n’a pas changé », a affirmé aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Kiev salue la chute de Bachar Al-Assad en Syrie, estimant qu’il « en sera toujours ainsi pour les dictateurs qui misent sur Poutine »
A son tour, l’Ukraine a salué la chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie, par la voix du ministre des affaires étrangères, Andriï Sybiha, sur X.

« Assad est tombé.

Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi pour les dictateurs qui misent sur [le dirigeant russe Vladimir] Poutine. Il trahit toujours ceux qui comptent sur lui », a affirmé le chef de la diplomatie ukrainienne, ajoutant que Kiev souhaitait « ouvrir la voie au rétablissement des relations [avec la Syrie] à l’avenir ».

Le Kremlin accuse Volodymyr Zelensky de « refuser de négocier » avec Moscou la fin de la guerre
Le Kremlin a accusé dimanche Volodymyr Zelensky de « refuser de négocier » avec Vladimir Poutine la fin du conflit en Ukraine, réclamant une nouvelle fois que Kiev prenne en compte « les réalités sur le terrain ».

« C’est la partie ukrainienne qui a refusé et refuse toujours de négocier. De plus, Zelensky s’est interdit par décret, ainsi qu’à son administration, tout contact avec les dirigeants russes, et cette position n’a pas changé », a affirmé aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Volodymyr Zelensky affirme que 43 000 soldats ukrainiens ont été tués depuis le début de l’invasion à grande échelle du pays
Le président ukrainien a déclaré dimanche, dans un long message sur Telegram, que 43 000 soldats ukrainiens avaient été tués, et 370 000 autres blessés, depuis le début de l’invasion du pays par Moscou, il y a près de trois ans. D’après lui, la Russie a perdu 198 000 soldats, et plus de 550 000 ont été blessés. Appelant à un « cessez-le-feu immédiat » dimanche, Donald Trump avait affirmé que l’Ukraine avait perdu « de façon ridicule » 400 000 soldats – comptant les morts et les blessés.

Volodymyr Zelensky a par ailleurs affirmé que son pays avait besoin d’une « paix durable » que la Russie ne pourra pas « détruire dans quelques années » en lançant un nouveau conflit, des propos qui font suite à une rencontre la veille avec le président élu américain, Donald Trump, à Paris.

« Les Ukrainiens veulent la paix plus que quiconque. La Russie a apporté la guerre sur notre territoire.

Et c’est la Russie qui perturbe, plus que n’importe qui d’autre, la possibilité de paix », poursuit M. Zelensky, dans son message. On ne peut pas « mettre fin à la guerre avec un morceau de papier et quelques signatures », estime-t-il, ajoutant qu’« un cessez-le-feu sans garanties pourrait être rompu à n’importe quel moment, comme Poutine l’a déjà fait ».

En Estonie, près de la frontière avec la Russie, l’OTAN démontre sa « résolution » à réagir en cas d’attaque de l’Alliance par Moscou
En Estonie, près de la frontière russe, l’OTAN s’exerce en ce moment à repousser un assaut fictif avec la volonté affichée de dissuader Moscou de toute velléité de franchir les frontières de l’Alliance. L’exercice « Pikne » implique jusqu’au 15 décembre environ 1 800 soldats, dont 700 Français, ainsi que des marins et aviateurs pour tester la capacité des alliés à résister et à « acheter du temps » pour permettre à l’Estonie de mobiliser ses réservistes et à l’OTAN d’acheminer les renforts.

« C’est une version non classifiée de notre vrai plan de guerre », assure le chef de l’armée de terre estonienne, le général Indrek Sirel.

Pour le général, « Pikne », à l’origine monté par les Français et les Estoniens puis endossé par l’OTAN, « démontre vraiment la résolution de l’Alliance » et « me permet de tester ma capacité à rappeler des réservistes sans préavis ». Avec 30 000 soldats, les réservistes constituent « la majorité de ma force de combat », justifie le général estonien d’une armée qui compte 7 000 militaires d’active. Pour renforcer sa « posture de dissuasion », l’OTAN déploie depuis 2016 un bataillon multinational sous direction britannique et auquel participe la France.

Pour les besoins de l’exercice, Paris a activé une unité d’alerte : en 24 heures, 200 parachutistes ont quitté Carcassonne, dans le sud du pays, et rallié l’Estonie à bord de deux avions de transport militaire A400M pour aller directement au front. En mer, deux navires français et un estonien patrouillent dans le golfe de Finlande pour prévenir un assaut amphibie sur l’arrière des défenses de l’OTAN, tandis que des F-35 néerlandais et des Rafale français, déployés dans le cadre de la mission de protection de l’espace aérien des pays Baltes, sont également mobilisés.

Pour le chef d’état-major de l’armée de terre française, le général Pierre Schill, tout est affaire de « démonstration de la volonté et de la capacité » à agir.

« Des unités qui sont projetées depuis la France par avion, sans être jamais venues sur le territoire avant, qui font un posé d’assaut et immédiatement rentrent dans un réseau de commandement préexistant avec les bonnes fréquences radios, les bonnes cartes, (…) ça aide à montrer la détermination qui est finalement un des facteurs de découragement » de la Russie, explique-t-il à l’Agence France-Presse.

Car, alors que Vladimir Poutine multiplie les messages d’intimidation à l’encontre des alliés pour leur soutien à l’Ukraine, « Pikne » a pour l’OTAN l’objectif affiché d’« adresser un message stratégique » à Moscou.

Il s’agit de « démontrer la capacité à agir », « qu’on est actifs et interopérables dans tous les milieux », résume le général Bruno Helluy, sous-chef d’état-major du commandement de l’OTAN à Brunssum (Pays-Bas), chargé des opérations de l’Alliance dans 14 pays, dont les Etats baltes. Ce message adressé aux Russes, « ils l’ont vu, donc c’est un grand succès », assure devant les troupes françaises le général Schill, se référant à la mention de l’exercice « Pikne » dans la presse russe.

L’armée russe revendique la prise d’un nouveau village dans l’oblast de Donetsk
Le ministère de la défense russe a dit dimanche avoir occupé un nouveau village, dans l’oblast de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine.

Le village de Blahodatne, où se rejoignent les fronts est et sud, a été « libéré », selon le ministère dans son point sur la situation quotidienne, confirmant l’avancée progressive des troupes russes ces derniers mois sur le front de l’est.

La Russie dit avoir abattu 46 drones ukrainiens dans les régions frontalières et sud
Le ministère de la défense russe a annoncé dimanche que Moscou avait abattu 46 drones ukrainiens pendant la nuit dans les régions frontalières et sud de la Russie.

Selon le ministère, 17 drones ont été abattus au-dessus de la région frontalière de Belgorod et 12 autres au-dessus de la région de Koursk, où l’armée ukrainienne occupe une partie du territoire russe. Les autres appareils ont été abattus au-dessus des régions de Rostov et d’Astrakhan dans le sud du pays.

Trump affirme que Zelensky et l’Ukraine « aimeraient conclure un accord » pour mettre fin à la guerre
Le président américain élu Donald Trump a appelé dimanche à un « cessez-le-feu immédiat » et des négociations pour mettre fin au conflit en Ukraine, sur sa plateforme Truth Social.

« Il devrait y avoir un cessez-le-feu immédiat et des négociations devraient commencer. Trop de vies ont été perdues en vain, trop de familles ont été détruites, et si ça continue, cela pourrait se transformer en quelque chose de plus gros, et bien pire », a-t-il écrit en affirmant que l’Ukraine a perdu « de façon ridicule » 400 000 soldats et « bien plus de civils ».

Dans son message, Donald Trump qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a également assuré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky « aimerait conclure un accord » pour mettre fin à la guerre.

« Zelensky et l’Ukraine aimeraient conclure un accord et mettre fin à la folie », a-t-il écrit à la suite de sa rencontre à Paris samedi avec M. Zelensky.

« Je connais bien Vladimir [Poutine]. Il est temps d’agir. La Chine peut aider. Le monde attend ! », a conclu M. Trump.

Le point sur la situation, dimanche 8 décembre à l’aube
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a pu échanger, samedi, avec le président élu américain, Donald Trump, lors d’une rencontre tripartite organisée à l’Elysée par Emmanuel Macron, en marge de la réouverture de Notre-Dame de Paris. « Nous voulons tous que cette guerre se finisse aussi tôt que possible et d’une manière juste », a commenté sur les réseaux sociaux le chef d’Etat ukrainien à l’issue de la réunion, précisant que les trois dirigeants étaient « convenus de continuer à travailler ensemble ».

Le ministère de la défense américain a annoncé, samedi, une nouvelle aide militaire à l’Ukraine estimée à 988 millions de dollars (environ 934 millions d’euros), qui comprend des drones, des missiles pour ses systèmes de lance-roquettes Himars, et une assistance accrue à la maintenance cruciale d’équipements. L’annonce intervient après celle, lundi, d’une aide de 725 millions de dollars qui comprend une deuxième livraison de mines antipersonnel, ainsi que de l’armement antiaérien et antiblindés.

Le secrétaire à la défense américain a averti, samedi, que ne pas continuer à s’opposer aux actions russes pourrait avoir des conséquences désastreuses. « Nous pouvons continuer à nous opposer au Kremlin, ou nous pouvons laisser Poutine agir à sa guise et condamner nos enfants et nos petits-enfants à vivre dans un monde de chaos et de conflits », a déclaré Lloyd Austin, alors que les alliés européens de l’Ukraine craignent, avec le retour au pouvoir de Donald Trump, un désengagement des Etats-Unis dans le conflit

Volodymyr Zelensky a par ailleurs annoncé, samedi, que le Danemark avait livré un deuxième lot d’avions de combat américains F-16 à l’Ukraine et qu’il se trouvait déjà dans le pays. « Notre bouclier antiaérien est désormais renforcé », s’est-il félicité, remerciant les Danois pour « ce leadership en matière de protection de la vie, qui distingue » le pays.

En Ukraine, un bombardement russe a fait un mort, samedi, dans l’oblast de Zaporijia, dans le sud-est du pays.

Par ailleurs, trois personnes sont mortes dans une frappe russe sur la ville de Kryvy Rih (Sud-Est). Un précédent bilan faisait état de deux morts.
Le président russe, Vladimir Poutine, a jugé, vendredi, « possible » un déploiement en Biélorussie de missiles russes de dernière génération Orechnik, qui peuvent porter une charge nucléaire, à partir du deuxième semestre 2025.

lemonde

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