Allemagne: Alice Weidel, atypique cheffe de file de l’AfD, en route pour les législatives anticipées

Alice Weidel a été investie, hier, samedi 7 décembre, cheffe de file du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) en vue des législatives anticipées de février 2025 en Allemagne. Âgée de 45 ans, Alice Weidel a un profil très atypique pour son camp politique.

Les Allemands connaissent bien sa silhouette droite au premier rang du Bundestag, cheveux blonds attachés, toujours vêtue d’un tailleur pantalon strict, un collier de perles au cou, écrit notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux. Membre de l’Alternative pour l’Allemagne depuis la création du parti en 2013, Alice Weidel, désormais investie cheffe de file pour les législatives de février 2025, tente de donner un visage respectable à ce parti connu pour ses dérapages contre les étrangers, les homosexuels ou les Verts.

Une première
Signe sans ambiguïté des ambitions de cette formation qui pourfend l’immigration et les livraisons d’armes à l’Ukraine, c’est la première fois qu’elle désigne un candidat à la chancellerie pour un scrutin législatif.« Nous sommes la deuxième force la plus importante dans les sondages nationaux, et nous en tirons clairement une prétention à gouverner », a lancé Mme Weidel devant les instances du parti qui l’ont désignée.

L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), écrit l’AFP, est créditée d’environ 19% des suffrages aux élections du 23 février, derrière les conservateurs de la CDU/CSU (30%) et devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz.

Un profil international
Issue d’Allemagne de l’ouest, mariée à une Sri-Lankaise avec qui elle élève en Suisse deux enfants adoptés, Alice Weidel a parfois des problèmes pour faire le lien avec l’idéologie de son parti, notamment là où il est le plus radical et le plus fort, en ex-RDA. Mais, contrairement à nombre d’universitaires fondateurs de l’AfD, qui l’ont ensuite quitté, effrayés par son virage xénophobe, cette docteur en économie passée par la banque Goldman Sachs, est restée dans le parti. Issue du parti libéral, son modèle en économie est Margaret Thatcher.

Parlant couramment le mandarin, Mme Weidel, qui a vécu en Chine et aux États-Unis, a donc un profil nettement plus international que beaucoup de membres de l’AfD. Son épouvantail : Marine Le Pen et le Rassemblement national français, un « parti socialiste » aux yeux de l’extrême droite allemande, en raison de la place accordée à l’État par le RN.

tv5monde

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