Sur BFM Business, François Villeroy de Galhau a estimé que la censure avait aggravé la situation budgétaire de la France et envoyé des signaux négatifs aux marchés sur sa crédibilité.
Pas de Budget pour 2025, plus de gouvernement et des déficits incontrôlables. La situation financière de la France préoccupe François Villeroy de Galhau.
Sur BFM Business ce vendredi matin, le gouverneur de la banque de France a fait de la peur de ses craintes neuf jours après la chute du gouvernement Barnier.
« La censure ne doit pas déboucher sur le déni, a-t-il mis en garde.
Notre problème de finance publique n’a en rien disparu depuis le 4 décembre. Au contraire. Il y a un risque d’enfoncement progressif de la France. […] La France qui était dans le peloton de tête européen se laisse glisser vers la queue du peloton, ça c’est un vrai changement de statut politique. »
Le membre du conseil des gouverneurs de la BCE constate que le spread (écart de taux d’emprunt entre deux pays) progresse entre la France et tous ses voisins.
« Début juin la France était beaucoup plus près de l’Allemage, moins de 0,5% d’écart et beaucoup plus loin de l’Italie, on était à presque 0,9% devant l’Italie, rappelle-t-il. Aujourd’hui nous nous sommes éloignés significativement de l’Allemagne et nous nous sommes rapprochés de l’Italie. Et nous avons été dépassés entre temps par le Portugal, l’Espagne et même la Grèce. »
Les intérêts de la dette devant l’Education
Pour redresser la situation, François Villeroy de Galhau qui rappelle que la France est « le seul pays de la zone euro où l’endettement rapporté au PIB continue d’augmenter » en appelle à un redressement « significatif » des comptes publiques dès l’année prochaine.
« La dette nous coûte de plus en plus cher et l’année prochaine pour la première fois depyuis très longtemps les intérêts de la dette -c’est à dire une dépense du passé- vont nous coûter plus cher que le budget de l’Education nationale -la dépense d’avenir par excellence », s’alarme le gouverneur de la Banque de France.
Selon lui, la France ne doit pas abandonner son objectif de revenir à 3% de déficit budgétaire en 2029 (seuil qui permet de stabiliser l’évolution de la dette par rapport au PIB) et espère qu’un futur et hypothétique Budget pour 2025 passe une « marche significative » sur le redressement des comptes publics.
bmftv