L’Égypte fragilisée par la forte chute de recettes du Canal de Suez, en pleine crise au Moyen Orient

L’une des conséquences directes des tensions au Moyen-Orient est la lourde chute des revenus du canal de Suez, principal point de passage pour environ 12 % du trafic maritime mondial. Selon le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi, les pertes pour 2024 s’élèvent à 7 milliards de dollars, soit une baisse drastique de 60 % des recettes habituelles.

Cette chute est attribuée aux attaques répétées des rebelles houthis yéménites contre les navires commerciaux en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, poussant les armateurs à contourner l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance. Conséquence : une perte sèche de 60 % de revenus pour le célèbre point de passage par où transitent habituellement environ 12 % du trafic mondial.

Le canal de Suez représente une source essentielle de devises pour l’Égypte, qui traverse la pire crise économique de son histoire. Cette perte de revenus aggrave les difficultés du pays, privé d’une manne cruciale pour rembourser sa dette extérieure, estimée à près de 165 milliards de dollars. La livre égyptienne a atteint son niveau le plus bas il y a un mois.

Le FMI débloque 1,2 milliard de dollars pour l’Égypte
Pour répondre à cette crise, le Fonds Monétaire International (FMI) a annoncé, mardi 24 décembre, avoir conclu un accord avec l’Égypte visant à débloquer 1,2 milliard de dollars de nouveaux financements. Ce soutien financier pour le pays le plus peuplé du monde arabe s’inscrit dans le cadre d’un programme élargi destiné à stabiliser une économie en difficulté.

« Les autorités égyptiennes ont continué à mettre en œuvre des politiques clés pour préserver la stabilité macroéconomique, malgré les tensions régionales actuelles qui entraînent une forte baisse des recettes du canal de Suez », a déclaré Ivanna Vladkova Hollar, cheffe de la délégation du FMI en Égypte.

Elle a également souligné l’importance des réformes pour « dégager une marge de manœuvre supplémentaire afin d’augmenter les dépenses sociales, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection sociale. »

Néanmoins, ce financement reste conditionné à l’approbation du conseil d’administration du FMI.

rfi

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