L’année 2024 a été marquée par des avancées importantes et des défis notables dans le domaine des énergies en Afrique. Les pays du continent continuent de naviguer entre la transition énergétique, les enjeux liés à l’accès à l’énergie et la nécessité de développer des sources d’énergie durables pour soutenir la croissance économique. Voici une rétrospective des événements clés ayant façonné le secteur énergétique en Afrique en 2024.
1. COP28 : L’Afrique au cœur des discussions sur la transition énergétique
La Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) à Dubaï a été un moment crucial pour l’Afrique. Les dirigeants africains ont plaidé pour un soutien accru dans la transition énergétique du continent, notamment en ce qui concerne le financement de l’adaptation et de la transition vers les énergies renouvelables. L’Afrique a insisté sur le fait que, bien que le continent soit responsable d’une faible part des émissions mondiales, il subit des conséquences disproportionnées du changement climatique. Les discussions ont abouti à des engagements en faveur de l’augmentation des financements pour les projets d’énergies renouvelables en Afrique.
2. Lancement du Plan d’accès à l’énergie pour l’Afrique (PAEA)
En 2024, l’Union africaine a officialisé le lancement du Plan d’Accès à l’Énergie pour l’Afrique (PAEA), un projet ambitieux visant à fournir un accès universel à l’électricité d’ici à 2030. Ce plan s’inscrit dans les efforts continus pour réduire les inégalités énergétiques sur le continent, où environ 600 millions de personnes vivent encore sans électricité. Le PAEA repose sur une approche combinant l’extension du réseau électrique traditionnel et le développement des solutions hors réseau, telles que l’énergie solaire décentralisée et les mini-réseaux.
3. Investissements dans les énergies renouvelables : un tournant pour l’Afrique
L’année 2024 a vu une augmentation significative des investissements dans les énergies renouvelables en Afrique. Le secteur solaire a particulièrement prospéré avec des projets notables comme celui du parc solaire de Benban en Égypte, l’un des plus grands au monde. D’autres pays, tels que le Kenya et l’Afrique du Sud, ont également lancé de nouveaux projets solaires et éoliens d’envergure. L’Afrique a continué de capitaliser sur son potentiel inexploité en matière d’énergie solaire et éolienne, tout en cherchant à diversifier son mix énergétique.
4. La question du gaz naturel : un dilemme énergétique
Le rôle du gaz naturel a fait l’objet de débats importants en 2024, notamment dans les pays comme le Nigéria, l’Algérie et l’Angola, qui continuent d’explorer et d’exploiter des ressources gazières importantes. Si le gaz est souvent considéré comme un carburant de transition, son exploitation soulève des préoccupations environnementales, notamment en matière de décarbonation et de dépendance à long terme. Le projet Trans-Saharan Pipeline visant à acheminer du gaz naturel depuis l’Algérie vers l’Europe a continué de faire l’actualité, malgré les critiques concernant son impact sur l’environnement.
5. L’électrification rurale : des progrès en Afrique subsaharienne
L’électrification rurale a fait des progrès notables en 2024, en particulier grâce à l’essor des technologies de l’énergie solaire hors réseau. Des entreprises telles que M-KOPA et Bboxx ont élargi leur présence, fournissant des solutions d’énergie solaire abordables et accessibles à des millions de foyers en Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Centre. Ces entreprises ont réussi à surmonter les défis liés à l’infrastructure de réseau et à offrir des alternatives durables pour les communautés rurales.
6. Le rôle de la jeunesse africaine dans la transition énergétique
2024 a également été marquée par un fort engagement de la jeunesse africaine dans le secteur de l’énergie, notamment à travers des initiatives telles que le Forum de la Jeunesse Africaine sur l’Énergie. Des jeunes innovateurs et entrepreneurs ont lancé des projets ambitieux pour répondre aux défis énergétiques du continent, en utilisant des technologies vertes, des applications mobiles pour le suivi de la consommation d’énergie, et des initiatives communautaires pour promouvoir les énergies renouvelables.
7. Transition énergétique et défis sociaux : le cas du charbon en Afrique du Sud
L’Afrique du Sud a continué d’affronter des défis majeurs dans sa transition énergétique, avec des tensions autour de la réduction de la dépendance au charbon. En 2024, le pays a lancé des initiatives pour augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique, tout en cherchant à concilier cette transition avec les besoins d’emplois dans le secteur du charbon. Des débats ont eu lieu sur la manière d’intégrer les travailleurs du charbon dans les nouveaux secteurs d’emplois verts créés par les projets d’énergies renouvelables.
8. Partenariats internationaux pour l’énergie : les alliances entre l’Afrique et l’Europe
2024 a vu l’intensification des partenariats énergétiques entre l’Afrique et l’Europe, notamment avec la mise en place de l’Alliance Afrique-Europe pour les Énergies Renouvelables, visant à faciliter l’accès des pays africains aux technologies d’énergie propre. Cette alliance a permis la signature de plusieurs accords pour financer des projets d’énergie renouvelable, de la recherche sur l’hydrogène vert et des projets d’électrification des zones rurales.
9. Développement de l’hydrogène vert en Afrique
L’hydrogène vert est devenu un sujet central de discussion dans le secteur énergétique africain en 2024, avec plusieurs pays, dont l’Afrique du Sud, l’Algérie et le Maroc, qui ont fait des annonces ambitieuses concernant la production et l’exportation d’hydrogène vert. Ces projets visent à exploiter les ressources abondantes en énergie solaire et éolienne pour produire de l’hydrogène, qui pourrait non seulement alimenter le continent, mais aussi devenir un produit clé pour les marchés mondiaux.
En conclusion, 2024 a été une année de transformations et d’opportunités pour le secteur énergétique en Afrique, marquée par une coopération renforcée, des investissements accrus dans les énergies renouvelables et une prise de conscience croissante des défis liés à l’accès à l’énergie et à la transition énergétique. Cependant, des défis persistent, notamment en matière de financement, d’infrastructures et de gestion durable des ressources.
VivAfrik
