Victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, chute de Bachar al-Assad en Syrie ou Jeux olympiques de Paris… Europe 1 a sélectionné 10 faits marquants de l’actualité en 2024. Une année marquée par un certain nombre de bouleversements géopolitiques et de tensions, notamment aux Proche et Moyen-Orient.
Cette année s’est illustrée par des bouleversements politiques significatifs, des tensions internationales croissantes et des moments sportifs mémorables. Retour sur 10 événements qui ont jalonné cette année 2024.
Extension de la guerre au Moyen-Orient
Le 7 octobre 2023, une attaque sans précédent menée par le Hamas en territoire israélien a déclenché une riposte militaire massive d’Israël contre le mouvement terroriste palestinien dans la bande de Gaza. Cette campagne, marquée par l’élimination de plusieurs hauts responsables du Hamas, a rapidement débordé au Liban, impliquant le Hezbollah, allié du Hamas et soutenu par l’Iran.
En septembre, Israël avait déjà intensifié ses frappes aériennes contre le Hezbollah dans le sud du Liban avant de lancer une offensive terrestre ciblant les bastions du mouvement islamiste.
L’escalade a pris une nouvelle dimension début octobre, après la mort d’Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, tué à Téhéran dans une explosion attribuée à Israël, et celle du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah. En représailles, l’Iran a tiré 200 missiles sur Israël, qui a riposté en bombardant des sites militaires iraniens.
Après deux mois d’hostilités ouvertes entre Israël et le Hezbollah, un fragile cessez-le-feu est entré en vigueur au Liban le 27 novembre. Selon le ministère libanais de la Santé, le conflit a coûté la vie à plus de 4.000 personnes depuis octobre 2023.
Mort d’Alexeï Navalny
En Russie, Vladimir Poutine a été réélu par un cinquième mandat à la tête du Kremlin. Son plus célèbre opposant, Alexeï Navalny, est mort en février dans des circonstances troubles dans la prison du cercle arctique où il purgeait une longue peine pour « extrémisme ». Le 1er août, les Occidentaux et la Russie ont procédé au plus grand échange de prisonniers depuis la fin de la Guerre froide, parmi lesquels figuraient le journaliste américain Evan Gershkovich et l’ancien marine Paul Whelan, libérés par Moscou, et des opposants russes.
Escalade internationale de la guerre en Ukraine
Après sa contre-offensive infructueuse de 2023, l’Ukraine, envahie par la Russie de Vladimir Poutine le 24 février 2022, a lancé à partir de l’été une attaque surprise dans la région frontalière russe de Koursk. Mais cette opération n’est pas parvenue à forcer la Russie à détourner ses troupes de l’est ukrainien, comme l’espérait Kiev.
Moscou a répondu par des frappes meurtrières, mettant les forces ukrainiennes, moins nombreuses et moins bien armées que les soldats russes, en difficulté, notamment sur le front oriental du Donbass. Les Occidentaux, Kiev et Séoul ont fait état de renforts nord-coréens auprès des forces russes.
Kiev a commencé en novembre à utiliser des missiles longue portée américains et britanniques contre le territoire russe, après avoir obtenu l’autorisation de Washington et Londres. La Russie a riposté en frappant l’Ukraine avec son missile de dernière génération Orechnik, sans charge nucléaire, et a averti qu’elle pourrait répéter ces tirs, voire bombarder des sites militaires des pays occidentaux qui arment Kiev.
Les Jeux olympiques de Paris
Les Jeux olympiques de Paris ont été durant l’été une parenthèse de fête bienvenue avec une spectaculaire cérémonie d’ouverture sur la Seine. Ils ont aussi fait office de vitrine de la capitale tricolore avec un stade de beach-volley sous la tour Eiffel, de l’équitation au Château de Versailles ou le Grand Palais pour accueillir les compétitions d’escrime.
Les exploits sportifs ont suscité liesse et engouement pour les athlètes, tels le Français Léon Marchand, l’Américaine Katie Ledecky ou le Brésilien Gabriel Dos Santos Araujo (paralympiques) en natation, la gymnaste américaine Simone Biles ou encore le perchiste suédois Armand Duplantis.
Réélection contestée de Nicolás Maduro au Venezuela
Successeur désigné d’Hugo Chávez en 2013, le président du Venezuela Nicolas Maduro a remporté le 28 juillet un troisième mandat de six ans, lors d’un scrutin dont les résultats sont contestés par l’opposition et à l’international, notamment par Washington. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a même bloqué en octobre l’entrée du Venezuela dans le bloc des pays émergents Brics.
Après l’annonce de sa victoire, des manifestations spontanées et brutalement réprimées ont fait 28 morts, 200 blessés et 2.400 personnes ont été arrêtées. Le candidat d’opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, s’est réfugié en Espagne et la cheffe de l’opposition, Maria Corina Machado, vit dans la clandestinité. Nicolás Maduro prêtera serment le 10 janvier.
Réseaux sociaux sous surveillance
Les pratiques des réseaux sociaux ont été scrutées de près en 2024. Le fondateur et patron de Telegram, Pavel Durov a été mis en examen en France, la justice lui reprochant de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur la messagerie.
X (ex-Twitter) a été suspendu au Brésil pendant 40 jours à partir d’août, après que son propriétaire Elon Musk a refusé de supprimer des dizaines de comptes d’extrême droite accusés de diffuser de fausses nouvelles. Le service a repris lorsque les exigences de la Cour suprême liées à la lutte contre la désinformation ont été remplies.
Aux États-Unis, une loi votée en avril oblige le propriétaire chinois de TikTok à céder d’ici au 19 janvier ce réseau social – accusé de permettre aux autorités chinoises de collecter indûment des données sur des utilisateurs américains -, faute de quoi la plateforme sera interdite sur le territoire américain. La Cour suprême va auparavant examiner la constitutionnalité de cette loi.
L’Union européenne de son côté enquête pour savoir si TikTok a ouvert la porte à de possibles manipulations russes dans l’élection présidentielle annulée en Roumanie.
Retour fracassant de Donald Trump
Aux États-Unis, Donald Trump, bien que dépeint par ses opposants comme un danger pour la démocratie, a remporté le 5 novembre une victoire sans appel face à la démocrate Kamala Harris, propulsée candidate dans l’urgence en juillet après le retrait du président sortant Joe Biden.
Alors que les sondages prédisaient un résultat serré, Donald Trump a décroché les sept États clé et est devenu le premier président républicain depuis 20 ans à remporter le vote populaire. Il contrôle aussi l’ensemble du Congrès.
Le républicain de 78 ans, dont la campagne a été marquée par deux tentatives d’assassinat à son encontre et une condamnation au pénal, sera investi le 20 janvier. Parmi les personnalités qui vont le suivre au sommet du pouvoir figure le milliardaire Elon Musk, qui a largement contribué au financement de sa campagne.
Chute de Bachar al-Assad
En Syrie, une offensive éclair par une coalition rebelle menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), lancée le 27 novembre, a conduit en quelques jours au renversement du président Bachar al-Assad, dans un pays miné par plus de treize ans de guerre civile. Lâché par ses alliés iranien et russe, l’autocrate a fui à Moscou.
Parmi les symboles les plus forts de la chute de Damas figure la libération de la sinistre prison de Sednaya, où furent emprisonnés, torturés et assassinés des milliers d’opposants à la dynastie al-Assad, qui était au pouvoir depuis plus de 50 ans.
Répondant aux inquiétudes des minorités syriennes et de la communauté internationale compte tenu du passé djihadiste de certains groupes rebelles, dont HTS, le nouveau gouvernement chargé de la transition a assuré que les droits de toutes les confessions seraient garantis dans le pays.
Israël a lancé des centaines de frappes contre des sites militaires en Syrie, disant vouloir empêcher les stocks d’armes de « tomber entre les mains d’éléments terroristes », et a pris le contrôle de la zone tampon à la lisière de la partie du Golan annexée.
Valence défigurée par les inondations
L’année 2024 n’a pas été épargnée par les catastrophes climatiques. À Valence, dans le sud-est de l’Espagne, les inondations meurtrières des 29 et 30 octobre ont coûté la vie à 225 personnes, prises au piège dans leur voiture ou emportées par les eaux. Les rues transformées en torrent, les véhicules retournés ou entassés les uns sur les autres, les routes jonchées de boue et la détresse des milliers de sinistrés ont provoqué la sidération dans le monde entier.
Rapidement, les critiques se sont abattues sur le gouvernement local, accusé d’avoir lancé l’alerte bien trop tardivement alors que la catastrophe se profilait.
Mayotte ravagée par le cyclone Chido
Dire les Mahorais n’ont pas bénéficié d’un coup de pouce du destin est un doux euphémisme. La probabilité pour que l’œil du cyclone Chido traverse Mayotte, dont la superficie est inférieure à celle du Territoire de Belfort, était infime. C’est pourtant bien ce qu’il s’est produit dans le 101e département français, ravagé par ces rafales dévastatrices enregistrées à plus de 220km/h et responsables d’au moins 35 morts, selon un bilan toujours provisoire. Le président Emmanuel Macron s’est rendu sur place et décrété une journée de deuil national lundi 23 décembre.
Dévasté, l’archipel, privé pendant plusieurs jours d’électricité, d’eau, de télécommunication et même de nourriture par endroits, tente de reprendre le cours de son existence pendant que les sinistrés voient arriver au compte-goute l’aide humanitaire promise.
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