“Vous connaissez la mentalité en Afrique…”, les vérités de l’entraîneure marocaine du TP Mazembe, Lamia Boumehdi

La Marocaine, sacrée « Meilleure entraîneure d’une équipe féminine en Afrique » lors des CAF Awards 2024, s’est livrée sur la difficulté d’exercer son métier en tant que femme en Afrique. L’occasion d’évoquer les difficultés de se faire une place dans un monde dominé par les hommes.

Désormais icône du football féminin marocain, Lamia Boumehdi s’impose dans le microcosme des grands coachs africains comme une figure incontournable, dans un univers encore largement dominé par les hommes. Entraîneure du TP Mazembe, elle symbolise une réussite qui repose sur une persévérance inébranlable, elle qui est devenu la première femme à remporter la Ligue des champions africaine féminine et un trophée continental sur le continent.

Son parcours met en lumière les nombreux défis auxquels sont confrontées les femmes qui osent se lancer dans le football africain.

En Afrique, les mentalités patriarcales compliquent encore davantage les choses, rendant l’accès aux postes de responsabilités plus ardu pour les femmes.

Lamia Boumehdi dresse le constat pour RFI, dans une interview parue ce mercredi :

« Vous connaissez bien la mentalité en Afrique, ce n’est pas comme en Europe. En Afrique, c’est difficile de trouver une place dans ce monde, car on considère encore que le football, c’est pour les hommes. Une femme doit donc travailler dix fois plus pour être reconnue. Heureusement que la solidarité entre femmes existe beaucoup dans notre métier. »

Cette solidarité féminine, selon la technicienne, est essentielle pour surmonter les préjugés persistants.

Au-delà des stéréotypes, Boumehdi souligne un autre obstacle : le manque de confiance accordée aux femmes par les dirigeants.

« Le plus dur, c’est d’avoir la confiance des dirigeants des clubs, des équipes nationales. On doit constamment prouver. Moi, j’ai la chance d’avoir la confiance du TP Mazembe, un club qui a quand même les moyens pour mettre à l’aise les joueurs, les entraîneurs. »

Malgré cet appui, elle reste lucide sur les disparités persistantes : « Après, il ne faut pas le nier, nous n’avons pas les mêmes moyens que les hommes. Le foot masculin en Afrique reste plus important que le football féminin », explique la Marocaine.

En dépit de ces défis, Lamia Boumehdi demeure une pionnière, incarnant un espoir pour le football féminin africain.

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