Le Soudan va remettre à la Cour pénale internationale (CPI) plusieurs de ses anciens dirigeants, dont Omar el-Béchir, recherchés notamment pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre lors du conflit au Darfour.
« Le Conseil des ministres a décidé de remettre les personnes recherchées à la Cour pénale internationale », a déclaré mercredi la ministre des Affaires étrangères, Mariam al-Mahdi, selon l’agence officielle Suna, lors d’une rencontre avec le nouveau procureur général du tribunal basé à La Haye, Karim Khan, en visite à Khartoum.
300 000 morts
Le conflit au Darfour, région de l’Ouest, a opposé à partir de 2003 le régime à majorité arabe d’Omar el-Béchir et des rebelles issus de minorités ethniques s’estimant marginalisées. Il a fait environ 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, en majorité durant les premières années de violences, d’après les Nations unies.
Après des mois d’un mouvement populaire inédit, Omar el-Béchir a été renversé en avril 2019. Reconnu coupable de corruption en décembre 2019, il est actuellement détenu à la prison de Kober, à Khartoum. L’ancien président est aussi jugé par la justice de son pays pour son rôle dans le coup d’État qui l’a porté au pouvoir en 1989, mais son procès a été à plusieurs reprises reporté depuis juillet 2020.
« Coopération illimitée » avec la CPI
Deux autres pontes du régime seront remis à la CPI : Ahmed Haroun, ex-gouverneur de l’État du Kordofan-Sud, et Abdel Rahim Mohamed Hussein, ancien ministre de la Défense, recherchés pour les mêmes motifs. Arrêtés après la chute d’Omar el-Béchir, ils sont actuellement détenus au Soudan.
En octobre 2020, un accord de paix historique signé entre le gouvernement de transition et plusieurs groupes rebelles insistait sur la nécessité d’une « coopération complète et illimitée » avec la CPI. Et la semaine dernière, le cabinet ministériel soudanais a voté en faveur de la ratification du Statut de Rome. La ministre soudanaise a souligné mercredi « l’importance » de la coopération de son pays avec la CPI « pour obtenir justice pour les victimes de la guerre du Darfour ».
Source: jeuneafrique