Première tournée africaine en 2025 : la Chine cible 4 producteurs d’énergie

La tournée africaine de Wang Yi, centrée sur la Namibie, le Tchad, le Congo et le Nigeria, devrait permettre de concrétiser les engagements du FOCAC 2024 en faveur d’un renforcement du partenariat sino-africain.

Pour sa traditionnelle tournée africaine de début d’année qui a débuté le dimanche 5 janvier 2025, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi (photo), a choisi de visiter le Tchad, la République du Congo, le Nigeria et la Namibie, des pays clés dans la stratégie énergétique et économique de la Chine.

Si Pékin est un client régulier des trois premiers pays d’où il importe du pétrole depuis plusieurs années, la Namibie, elle, est plutôt considérée comme un futur eldorado du secteur, depuis la découverte en 2022, dans le bassin d’Orange de réserves estimées à plus de 11 milliards de barils, avec une première extraction prévue pour 2029. Mais à Windhoek où la visite de Wang Yi a démarré le lundi 6 janvier, la coopération dans le secteur nucléaire est aussi un sujet majeur.

Dans ce pays, premier producteur d’uranium en Afrique et troisième producteur mondial, la Chine exploite déjà de mines d’uranium (Rössing et Hussab) et a signé des accords de coopération dans d’autres domaines connexes. Windhoek souhaite d’ailleurs porter cette coopération au-delà du simple domaine de l’exploitation.

« Nous voulons valoriser notre uranium pour le développement pacifique de l’énergie nucléaire », a ainsi déclaré le président namibien Nangolo Mbumba, lundi lors de sa rencontre avec le ministre Wang Yi.

Au Congo, la Chine est fortement présente dans le secteur des hydrocarbures qui lui sert à fournir ses industries. Ainsi plusieurs gisements pétroliers sont exploités par des entreprises chinoises. Mais au-delà de ce secteur stratégique, les discussions devraient tourner autour des préparatifs liés au lancement du barrage de Sounda, le plus grand barrage hydroélectrique du Congo, dont les travaux sont prévus pour démarrer cette année.

Comme pour les barrages d’Imboulou, de Moukoukoulou et de Liouesso, c’est la Chine qui financera et construira cette nouvelle infrastructure, pour un coût total estimé à environ 2 milliards $.

Au Tchad, où la Chine s’approvisionne également en pétrole, les discussions devraient porter sur le renforcement de la coopération bilatérale. Le vendredi 3 janvier, les deux pays ont signé un nouvel accord de coopération économique et technique. Enfin, au Nigeria, les discussions s’articuleront autour de l’énergie, l’industrie manufacturière et les échanges commerciaux.

L’année dernière, les chefs d’Etat des deux pays ont annoncé l’élévation des relations sino-nigérianes à un partenariat stratégique global, et ont d’ailleurs signé plusieurs accords en ce sens.

Cette visite du chef de la diplomatie chinoise s’inscrit dans la continuité des engagements pris lors du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC). Le président Xi Jinping y avait proposé d’élever les relations sino-africaines à un partenariat stratégique, et a annoncé un investissement de plus de 50 milliards $ sur le continent dans les prochaines années.

Ce, dans un contexte marqué non seulement par ses ambitions concernant l’initiative de la nouvelle route de la soie, mais également dans un contexte de rivalité avec d’autres puissances mondiales, notamment les Etats-Unis.

Ces partenariats s’inscrivent dans un contexte d’échanges commerciaux sino-africains dynamiques qui ont atteint 166,3 milliards de dollars au cours des sept premiers mois de 2024, marqués par des importations africaines dominées par le pétrole, le cuivre, le cobalt et le minerai de fer.

De plus, la Chine est un important soutien à la réduction du déficit africain en infrastructures, à travers ses projets dans le secteur. D’après des médias spécialisés, la Namibie chercherait d’ailleurs à attirer des investissements chinois pour l’amélioration et la construction d’un nouvel aéroport.

ecofin

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