Tchad : retour au calme à N’Djamena après l’attaque meurtrière du palais présidentiel

Le calme est revenu, jeudi matin, dans la capitale tchadienne N’Djamena, après une attaque menée par un mystérieux commando, la veille au soir, contre le palais présidentiel. Dix-neuf personnes sont mortes, dont 18 parmi les assaillants, selon le gouvernement.

Au lendemain d’une attaque sanglante contre le palais présidentiel, la situation s’apaise, jeudi 9 janvier, dans la capitale tchadienne N’Djamena. Dix-neuf personnes sont mortes, dont 18 parmi les assaillants, indique le gouvernement.

Les dispositifs de sécurité renforcés et les interdictions de circulation, mis en place mercredi soir, ont été levés jeudi matin aux abords du palais présidentiel, où la circulation était normale, ont déclaré des journalistes de l’AFP.

Mercredi soir peu avant 20 h locales (19 h GMT), la tension est soudain montée d’un cran lorsque des tirs nourris ont retenti aux abords du palais présidentiel, dans le centre de la capitale de ce pays d’Afrique centrale dirigé par la junte militaire et à l’histoire jalonné de coups d’État ou de tentatives.

Selon le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, un groupe de « 24 personnes », qu’il a décrites comme « un ramassis de pieds nickelés » drogués et alcoolisés venus en civil d’un quartier pauvre du sud de la ville avec « des armes, des coupe-coupe (machettes, NDLR) et des couteaux », s’est attaqué aux gardes du palais présidentiel, avant d’être rapidement neutralisé.

« Une situation maîtrisée »
Sur les 24 personnes que comptait le commando, « il y a eu 18 morts et 6 blessés », et un garde de la présidence a été tué et trois autres blessés dont deux grièvement, a-t-il précisé mercredi soir.

« La situation est totalement maîtrisée. (…) Toute cette tentative de déstabilisation a été éradiquée », avait-il indiqué en milieu de soirée dans une vidéo publié sur Facebook depuis le palais présidentiel.

Le chef de l’État, Mahamat Idriss Déby Itno, se trouvait dans le palais présidentiel au moment de l’attaque, a indiqué à l’AFP Abderaman Koulamallah, sans plus de précisions.

L’opposition émet des doutes
Mais certaines voix dans l’opposition émettaient, jeudi matin, des doutes sur le récit du gouvernement.

Le porte-parole d’un groupe de parti d’opposition, Max Kemkoye, porte-parole du Gcap (Groupe de concertation des acteurs politiques) évoquait ce matin « un synopsis malheureux » et un « montage » orchestré par le pouvoir.

Le porte-parole du gouvernement a indiqué qu’il ferait une déclaration au corps diplomatique accrédité jeudi après-midi, et une déclaration du procureur de la République est également attendue dans la journée.

Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux et présentées comme filmées par les militaires à l’entrée de la présidence montraient des forces de sécurité tchadiennes circulant entre de nombreux cadavres ensanglantés étendus sur un sol maculé de sang. D’autres sont vivants et assis au sol, ligotés. Tous sont apparemment de jeunes hommes en habits civils (jeans, shorts ou jogging, chemises, tee-shirts, baskets), parfois en guenilles, entre deux mares de sang.

AFP

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