Après la remise en liberté le 8 janvier de la journaliste italienne Cecilia Sala, qui était détenue en Iran, Mohammad Abedini sera bientôt de retour à Téhéran. L’ingénieur iranien était détenu à Milan depuis le 16 décembre, suite à un mandat d’arrêt et à une demande d’extradition des États-Unis, qui l’accuse d’avoir fourni du matériel technologique américain à l’Iran et d’avoir contribué à un attentat meurtrier en Jordanie contre des soldats américains.
Mais le ministre italien de la Justice, Carlo Nordio, très proche de Giorgia Meloni, a demandé dimanche 12 janvier la révocation de son arrestation. Quelques heures après, Mohammad Abedini a été libéré.
La journaliste Cecilia Sala a été arrêtée à Téhéran en décembre seulement trois jours après l’exécution par l’Italie du mandat d’arrêt américain à l’encontre de Mohammad Abedini, rappelle Anne Le Nir à Rome. Des experts ont rapidement établi un lien entre son arrestation et celle de la journaliste italienne, puis entre sa libération et la visite non officielle, le 5 janvier, de la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni au président élu Donald Trump, en Floride.
Bien que ces hypothèses étaient réfutées par Rome, la décision de Carlo Nordio, le ministre de la Justice, laisse penser qu’un accord préalable a été conclu. Il a saisi la Cour d’appel de Milan pour demander la révocation de l’arrestation de l’ingénieur iranien, au motif qu’en vertu du traité d’extradition entre l’Italie et les États-Unis, seules les infractions punies par les lois des deux pays peuvent donner lieu à une extradition.
Or, selon une note du ministère de la Justice, aucun élément étayant les accusations portées contre Mohammad Abedini n’a été fourni, et elles ne correspondent pas aux cas prévus et sanctionnés par le système pénal italien. Peu après la diffusion de cette note, le ressortissant iranien a retrouvé sa liberté, comme le voulait Téhéran depuis des semaines.
Mizan Online, l’organe de presse de la justice iranienne, a indiqué que Mohammad Abedini sera de retour à Téhéran « dans les prochaines heures ».
« Grâce au suivi du ministère des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran et aux négociations entre (…) les renseignements de la République islamique d’Iran et les services de renseignements italiens, le problème a été résolu et a conduit à sa libération et à son retour », a-t-il fait savoir.
Rfi