Initialement, les autorités prévoyaient la clôture de la période de transition en août 2025, mais l’élection présidentielle pourrait se tenir dès le mois de mars.
Après avoir chassé Ali Bongo Ondimba du pouvoir fin août 2023, les militaires avaient promis le retour à un régime civil. Vendredi 10 janvier, le parlement de transition a débuté l’examen du projet de loi sur le nouveau code électoral du Gabon qui doit notamment permettre d’organiser de façon « apaisée » des « élections libres, transparentes et équitables », selon Jean-François Ndongou, président de l’Assemblée nationale de transition, en ouverture de la session extraordinaire.
Les 168 députés et sénateurs réunis ont dix jours pour examiner les 383 articles du nouveau code électoral rédigé par une commission nationale désignée début décembre par le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema.
S’ils n’ont pas tous été rendus publics, certains ont été partagées dans le compte rendu du conseil des ministres, en fin de semaine dernière. Ils concernent notamment l’ « accès équitable des candidats aux médias publics », « l’adoption d’un fichier et d’une liste électoraux biométriques » et « des quotas obligatoires dans les listes de candidats des partis politiques : au moins 30% de femmes et 20 % de jeunes ».
Jusqu’à présent, le calendrier du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a été rigoureusement suivi, voire anticipé.
En septembre dernier, une nouvelle Constitution a été approuvée par le parlement de transition, et approuvée par référendum en novembre. Le « oui » l’a emporté avec 91,8 % des suffrages, avec un taux de participation de 53,54 %.
Suivaient la réforme du code électoral au premier trimestre 2025, puis la révision des listes électorales en avril – laquelle vient finalement de commencer, le 2 janvier dernier.
Quant à l’élection présidentielle, selon une fuite attribuée au CTRI et qui a été confirmée par plusieurs de nos sources, elle se tiendra le 22 mars prochain. Si la candidature du président Oligui Nguema n’a pas encore été actée, ce dernier cherche à asseoir sa popularité auprès des Gabonais.
L’opposition émet des réserves
Le 8 janvier, plusieurs figures de l’opposition ont tenu une conférence de presse pour dénoncer la « dérive actuelle du processus de transition ». Parmi elles, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nzé, l’ancien vice-président de la République Pierre-Claver Maganga Moussavou et Albert Ondo Ossa, qui fut candidat pour l’opposition à la présidentielle de 2023.
Ali Akbar Onanga Y’Obegue, ancien ministre de la Fonction publique, a dénoncé « un déni manifeste de démocratie », et jugé que la réforme électorale était conduite « de manière précipitée et non inclusive » par des organes tous « issus du seul CTRI ».
L’opposition a exigé « une interdiction formelle pour tout militaire du CTRI de se porter candidat aux prochaines élections ».
La modification par le pouvoir de plusieurs articles de la Constitution entre son adoption par référendum en novembre et sa promulgation en décembre a également fait réagir. Le député de la transition Geoffroy Foumboula Libeka a annoncé sur sa page Facebook avoir adressé un courrier à la ministre de la Réforme des institutions pour « solliciter des lumières à propos » de cette modification qui concerne trois articles.
AFP