Les syndicats de salariés ont redit la nécessité d’abroger le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, lors de la réunion vendredi entre gouvernement et partenaires sociaux pour lancer une remise en chantier de la réforme de 2023.
Les partenaires sociaux et le gouvernement se sont réunis plus de deux heures vendredi au ministère du Travail, pour lancer une difficile remise en chantier de la réforme des retraites de 2023, François Bayrou affichant son optimisme, malgré « l’ampleur des désaccords » constatée par la CGT.
Les travaux ne démarreront vraiment qu’à l’issue d’une délicate mission de chiffrage sur le financement du système, confiée à la Cour des comptes. Celle-ci rendra son rapport le 19 février, a annoncé François Bayrou à la presse, à la sortie de cette première réunion, fixant à « fin mai » l’objectif d’un accord entre les partenaires sociaux.
« L’âge pourrait bouger »
La principale demande des syndicats consiste à revenir sur le recul de l’âge légal à 64 ans. « Le Premier ministre a dit que tout était ouvert, y compris l’âge si on trouvait d’autres moyens de financements qui faisaient un certain compromis. L’âge pourrait bouger, rien n’est fermé », affirme Cyril Chabanier, président de la CFTC.
Pas de tabou, a répété Français Bayrou : message reçu par le patronat. « Je ne suis pas fermé à 64 ans, si on nous fait des propositions qui n’aillent pas chercher davantage de charges sur le coût du travail », réagit Michel Picon, qui dirige l’Union des entreprises de proximité l’U2P.
La CGT constate « l’ampleur des désaccords »
Pour la N.1 de la CGT Sophie Binet, la réunion a « été l’occasion de constater l’ampleur des désaccords » autour de la table. Les organisations syndicales sont « unies ce matin pour dire que 64 ans, c’est toujours non », a-t-elle souligné auprès de l’AFP.
A ce stade des discussions, « on a posé le cadre, beaucoup d’éléments de méthode et de sujets qui peuvent être évoqués » et « moi je suis optimiste, je pense que c’est un moment important pour les organisations syndicales et patronales », a ensuite déclaré la secrétaire générale de la CFDT Marilyse Léon.
Reste pourtant un point de désaccord avec le Premier ministre, qui souhaite que les partenaires sociaux mettent dans la balance les 40 milliards de déficit des retraites des fonctionnaires. « Venir vers nous en disant ‘Nous, l’État, on en a marre de les payer, on va vous les faire payer, vous salariés du privés, c’est juste inacceptable », dénonce François Hommeril, le président de la CFE-CGC le syndicat des cadres.
Objectif « fin mai », désaccords: ce qu’il faut retenir de la première réunion sur la réforme des retraites
Et sur cette question, patronat et syndicats sont unanimes. Ils le sont évidemment beaucoup moins quand il s’agit de trouver des solutions pour financer les améliorations à la réforme des retraites.
RMC