C’est une première depuis quatorze ans en Argentine : le pays a fini l’année 2024 avec des comptes publics dans le vert, + 0,3% du PIB. Alors que fin 2023, le budget avait fini largement dans la rouge (déficitaire de 4.4% du PIB). Le président argentin ultralibéral Javier Milei s’est réjoui sur X : « Les promesses sont tenues. Le ‘déficit zéro’ est une réalité… ». Ce budget excédentaire est le résultat de coupes drastiques dans les dépenses publiques.
Le ministre de l’Économie Luis Caputo a annoncé vendredi 17 janvier sur son compte X un excédent budgétaire de 0,3% du PIB pour 2024, « premier excédent financier annuel depuis 14 ans » qui « doit bien être compris comme un événement dans notre histoire ».
« Les promesses sont tenues. Le +déficit zéro+ est une réalité. Vive la liberté, bordel ! », a écrit M. Milei sur Instagram, rappelant ses promesses de campagne présidentielle de 2023.
Il avait promis d’y aller à la tronçonneuse. À la tête de l’Argentine depuis le 10 décembre 2023, Javier Milei reste fidèle à son projet d’austérité budgétaire.
D’abord avec une politique sévère de suppression d’emplois : 250 000 postes perdus en un an. Celui qui se définit comme un « anarcho-capitaliste » a aussi réduit les subventions liées aux transports, à l’énergie ou aux chantiers publics.
Politique d’austérité, ensuite, en dévaluant de moitié le peso, la monnaie argentine, pour stabiliser l’économie.
L’inflation a été réduite de moitié, mais elle reste l’une des plus élevées au monde : +117,8% pour l’année 2024, contre +211,4% en 2023.
Le pays est toujours en proie à une misère importante : plus de la moitié des Argentins étaient pauvres début 2024. Conséquence : une chute de la consommation des ménages et une économie en repli.
Le gouvernement veut donc redynamiser son activité.
Objectif : 5% de croissance cette année, ce que prévoit le Fonds monétaire international. Javier Milei négocie d’ailleurs avec le FMI pour renouveler son plan d’aide économique. Le dernier prêt de 44 milliards de dollars a expiré fin 2024.
rfi