Lille n’aura pas à rougir de sa prestation à Anfield ce mardi. La marche était néanmoins un peu haute pour les hommes de Bruno Genesio, battus d’un but par le patron de la compétition après une demi-heure en infériorité numérique (2-1).
Lille tombe les armes à la main à Anfield
Liverpool 2-1 Lille
Buts : Salah (34e), Elliott (67e) pour les Reds // David (62e) pour les Dogues
Expulsion : Mandi (59e) à Lille
Rares sont ceux qui ont eu le privilège de humer le parfum enivrant de la victoire en terre scouser. Bruno Genesio en fait partie. Les faits remontent au 19 octobre 2017 et s’étaient produits de l’autre côté de Stanley Park, contre les Toffees de Ronald Koeman (1-2). Mais, aussi courte soit la distance qui sépare les deux enceintes, Goodison Park n’a rien à voir avec Anfield. La citadelle du Liverpool FC n’est pas du genre à faire des cadeaux aux visiteurs,
et Lille l’a vérifié à ses dépens ce mardi (2-1). Les Dogues ont livré la bataille attendue, mais leur série d’invincibilité record (21 matchs) a logiquement sauté face au leader de la compétition, guidé par Mohamed Salah.
Pharaonesque
Bien entrés dans leur match, comme leurs supporters, les Dogues ont montré les crocs d’entrée de jeu. Le chronomètre n’avait pas encore atteint les 30 secondes que Gabriel Gundmundsson gagnait déjà son duel avec Conor Bradley, en puissance, pour allumer un pétard. Dangereux, mais uniquement pour les supporters placés dans le Kop (1re). Le ton était donné. Le LOSC a admirablement répondu au défi proposé par les Reds, pas assez précis pour prendre le bloc lillois à défaut.
L’ouverture de Jarrell Quansah s’est révélée trop longue (16e), et le centre de Luis Díaz trop puissant (31e), pour que Salah soit en position de faire la différence. Le Pharaon n’a pas été non plus inspiré au moment d’ajuster son premier tir du match, facilement capté par Lucas Chevalier (7e), ou de jouer un coup franc à deux, qui s’est terminé en sortie de but (26e). Mais il a puni la défense lilloise avec un sang-froid à toute épreuve quelques minutes plus tard.
Liverpool passait ainsi en tête grâce à un ballon gratté par Kostas Tsimikas dans les pieds de Jonathan David, une passe en profondeur instantanée de Curtis Jones et la finition clinique du chouchou local, du pied gauche, sous le nez de Lucas Chevalier (1-0, 34e). Son 50e but européen sous le maillot des Reds, et le 47e de sa carrière en Ligue des champions – un de plus que Pippo Inzaghi, Eusébio et Erling Haaland.
Le début de la tempête pour les Dogues, bien heureux que les pertes de balle de Haraldssson (36e) ou David (41e) ne soient pas suivies de conséquences. Même soulagement lorsque Salah, mis sur orbite par l’ouverture lumineuse de Díaz, a résisté à Gundmundsson et placé le ballon au ras du montant (44e).
Cinq minutes d’espoir
Le tempo a été tout autant difficile à suivre en deuxième période. Salah s’est encore retrouvé en position de faire mal, mais n’a pas assez travaillé son ballon (47e). Chevalier a bien lu le jeu pour sortir au-devant de Darwin Núñez (51e), puis pour bloquer sa frappe (58e). Le niveau d’alerte, un peu plus élevé avec la tête de Quansah venue flirter avec la lucarne (53e), a été encore rehaussé avec le deuxième jaune d’Aïssa Mandi (59e).
Paradoxalement, le LOSC a piqué au moment où on l’attendait le moins, par son renard Jonathan David. Après plus de 700 minutes sans marquer, le Canadien a profité de la frappe de Haraldsson, renvoyée par Tsimikas, pour pousser le ballon au fond (1-1, 62e).
L’occasion pour le parcage lillois de monter encore le son – et pour certains courageux de tomber la chemise dans un froid pourtant hostile.
Harvey Elliott s’est cependant occupé de refroidir tout ce petit monde en armant une volée du gauche aux 20 mètres, qui s’est logée dans les filets après avoir été déviée (2-1, 67e). Chevalier a maintenu l’espoir en couvrant intelligemment son poteau face à Salah (78e), puis en s’opposant à la tentative de Federico Chiesa (82e). Sans que les Lillois ne parviennent à aller chatouiller Alisson.
Le dernier frisson est même venu dans la surface nordiste, mais le hors-jeu a rattrapé Núñez, qui avait marqué après un arrêt de Chevalier (90e).
Implacable, Liverpool valide définitivement sa qualification en huitièmes de finale, avec une septième victoire en sept matchs. Arne Slot aura donc tout le loisir de faire tourner la semaine prochaine à Eindhoven. Là où le LOSC devra encore batailler face à Feyenoord. Avec des espoirs légitimes, et une belle carotte : une place dans le top 8 pour s’éviter un barrage.
Liverpool (4-3-3) : Alisson – Bradley (Alexander-Arnold, 86e), Quansah, Van Dijk, Tsimikas – Szoboszlai (Endo, 63e), Gravenberch (Mac Allister, 46e), Jones (Elliott, 46e) – Salah, Núñez, Díaz (Chiesa, 75e). Entraîneur : Arne Slot.
Lille (4-2-3-1) : Chevalier – Gundmundsson (Ismaily, 74e), Alexsandro, Diakité, Mandi – Mukau (Bouaddi, 74e), André – Bakker (Meunier, 63e), Haraldsson, Cabella (Sahraoui, 63e) – David. Entraîneur : Bruno Genesio.
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