Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, vient de confirmer qu’elle maintiendra son programme de vérification des faits en dehors des États-Unis, du moins dans l’immédiat.
Cette annonce de Meta, qui confirme que le fact-checking en dehors des États-Unis sera bien maintenu, intervient alors que l’entreprise prévoit d’importantes modifications de sa stratégie de modération sur le territoire américain.
Nicola Mendelsohn, responsable mondiale des activités de Meta, a précisé lors d’une intervention à Davos que le déploiement du nouveau système serait progressif. « Nous observerons l’évolution de la situation au cours de l’année », a-t-elle déclaré à Bloomberg, soulignant qu’aucun changement n’était prévu dans l’immédiat pour le reste du monde.
Meta ne va pas se débarrasser du fact-checking tout de suite
En Inde, par exemple, Meta collabore actuellement avec douze partenaires certifiés couvrant quinze langues. Ces organisations jouent un rôle crucial dans la lutte contre la désinformation, vérifiant la véracité des contenus viraux et fournissant des informations fiables à des millions d’utilisateurs.
Le nouveau modèle américain, qui remplacera les fact-checkers professionnels par un système de modération communautaire similaire aux « Community Notes » de X (anciennement Twitter), soulève des questions quant à son efficacité et sa possible extension mondiale.
Cette approche permettrait aux utilisateurs de signaler les publications comme vraies ou fausses et d’ajouter du contexte.
La mise en œuvre de ce changement pourrait s’avérer particulièrement complexe en Europe, où le Digital Services Act (DSA) impose des règles strictes concernant la lutte contre les contenus trompeurs. Ces contraintes réglementaires pourraient freiner l’expansion du nouveau système de Meta hors des États-Unis.
Pour Meta, dont 98 % des revenus proviennent de la publicité, l’enjeu est de taille.
La confiance des annonceurs dépend largement de la capacité de l’entreprise à maintenir un environnement sûr et fiable sur ses plateformes, qui touchent plus de 3 milliards d’utilisateurs quotidiens.
Cette décision de Meta soulève également des questions sur l’avenir du fact-checking dans les pays où les organisations de vérification dépendent du financement de l’entreprise. Une éventuelle extension du modèle communautaire pourrait fragiliser cet écosystème établi de vérification des faits.
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