Alors qu’en Guyane la diffusion rapide du variant Delta, beaucoup plus contagieux, fait craindre une reprise des hospitalisations et une intensification de la troisième vague, les vaccinés restent peu nombreux. La Croix-Rouge opte pour la médiation de terrain.
Le taux de vaccination stagne autour de 20% de la population et les guyanais restent très hésitants. Margot Oberlis est coordinatrice pour la Croix-Rouge en Guyane et fait partie des équipes de sensibilisation sur les questions d’hygiène et de maladies. Souvent mobilisée auprès des habitants, elle constate leurs réticences.
« Il y a vraiment une multitude de freins qui ont été identifiés et qui ne sont pas vraiment les mêmes en fonction des communes, en fonction des localités et en fonction des ethnies aussi. Il y a beaucoup de croyances culturelles, donc, il a beaucoup de freins liés à ces croyances. Il y a la religion aussi qui prend une grosse place aussi dans ces freins à la vaccination et après sur le littoral, il y a plein de fake news sur des implantations de puces 4G ou même 5G », dit-elle.
Sensibilisation de terrain
Dans les communes de l’intérieur du territoire, la Croix-Rouge intervient depuis des mois sur le terrain. « On aurait pu baisser les bras et se dire : “Bon ben pffff il y a une grosse réticence de la part des populations, on va les laisser tranquilles, on va arrêter.” Et le fait d’y retourner, d’avoir des maraudeurs, des agents de terrain ou des médiateurs nous a vraiment permis d’adapter. C’est pour cela que ça prend beaucoup de temps avec une adaptation pas quotidienne mais quasi », rapporte Margot Oberlis. Il y a par exemple un recensement de ces freins à la vaccination, des fake news et du vécu des populations.
Dans ces conditions, la médiation sur le territoire est primordiale. « Sans les médiateurs en santé, on ne serait arrivé à rien du tout. C’est vraiment la pierre angulaire de la communication avec les populations et les institutions. C’est un travail énorme qui demande beaucoup de présence sur le terrain mais qui demande beaucoup de réflexion en équipe », insiste Margot Oberlis. « Nos médiateurs et agents de terrain ont parfois un peu souffert aussi. Ils se sont faits un peu rabrouer voire agresser. Il y a vraiment eu des moments un petit difficiles pour les personnes qui étaient sur le terrain », déplore-t-elle aussi.
La coordinatrice pour la Croix-Rouge en Guyane se garde d’être trop optimiste et de généraliser une amélioration de la situation à l’ensemble du territoire guyanais. Elle constate cependant « qu’un climat de confiance s’est instauré entre ces médiateurs, ces agents de terrain et les populations ». « Il y a une meilleure acceptation dans certaines communes que ce que ça a pu être en début d’année », conclut-elle.
Source: bfmtv
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