Les géants de la tech demandent à l’UE l’arrêt de cette méthode anti-piratage controversée

Les géants de la tech alertent l’Union européenne sur le système de blocage anti-piratage Italien, jugé excessif et opaque. Ce dernier, connu sous le nom de Piracy Shield, aurait déjà causé des perturbations importantes en bloquant des services légitimes comme Google Drive. Ces entreprises en demandent une révision complète pour protéger les libertés en ligne.

La lutte contre le piratage en ligne est devenue un enjeu majeur pour de nombreux pays, notamment en Europe. L’Italie a introduit en 2024 un système controversé, le Piracy Shield, pour bloquer rapidement les sites diffusant illégalement des contenus, en particulier des événements sportifs en direct. Mais cette initiative, qui repose sur le blocage des adresses IP et des noms de domaine, suscite de nombreuses critiques, notamment de la part des géants de la tech.

Le groupe CCIA (Computer & Communications Industry Association), qui représente des entreprises comme Google, Amazon et Cloudflare, a envoyé une lettre à la Commission européenne. Ce collectif dénonce des mesures trop brutales qui entraînent des erreurs de blocage et impactent des services légitimes. En octobre 2024, par exemple, Google Drive a été bloqué pendant trois heures en Italie à cause de ce système.

Le Piracy Shield bloque des services légitimes et inquiète les entreprises
Le Piracy Shield fonctionne en bloquant à la source les noms de domaine ou les adresses IP associés à des activités de piratage. Cependant, ces méthodes, qualifiées d’”instrument brut” par la CCIA, provoquent des blocages excessifs. En plus de Google Drive, d’autres services comme Cloudflare ont été touchés. Ces erreurs inquiètent de par leur absence de protocoles de vérification et de transparence pour limiter ces impacts et corriger rapidement les problèmes.

La CCIA critique également une modification récente de la loi italienne sur le droit d’auteur, qui oblige les fournisseurs d’accès et autres intermédiaires à signaler toute activité illégale détectée sur leurs réseaux, même mineure.

En cas de non-respect, les entreprises risquent jusqu’à un an de prison. Selon eux cette exigence dépasse les règles définies par le Digital Services Act (DSA) de l’Union européenne et menace la liberté d’expression et l’innovation en ligne. L’association appelle la Commission européenne à intervenir pour suspendre le Piracy Shield et réévaluer la légalité des amendements introduits par l’Italie.

CCIA

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