Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a récemment approuvé une initiative régionale pionnière visant à améliorer la gestion des produits chimiques dangereux et des déchets en Afrique, avec un focus particulier sur les polluants organiques persistants (POP) et le mercure.
Ce projet, intitulé « Accroître les investissements et le transfert de technologies pour faciliter le renforcement des capacités et l’assistance technique en vue de la mise en œuvre des Conventions de Stockholm et de Minamata dans les pays africains les moins avancés – phase 2 » (AFLDC-2), se déploiera dans onze pays africains parmi les moins avancés : Angola, Éthiopie, Gambie, Guinée, Libéria, Mauritanie, Sénégal, Sierra Leone, Togo, Ouganda et Zambie.
Le projet AFLDC-2 marque une première pour la Banque africaine de développement, car il est le premier à se concentrer exclusivement sur la gestion des produits chimiques et des déchets dans la région.
Il constitue une étape décisive dans la promotion d’un développement durable et l’innovation en matière de gestion des produits chimiques en Afrique. L’objectif est de réduire les risques environnementaux et sanitaires associés aux produits chimiques et aux déchets mal gérés, tout en soutenant les pays dans leurs efforts pour respecter leurs engagements internationaux en matière de gestion des produits chimiques.
Financement et coopération internationale
Le projet bénéficie d’un financement de 21,3 millions de dollars accordé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), avec des cofinancements provenant d’autres projets soutenus par la Banque africaine de développement dans ses secteurs urbains, agricoles et agro-industriels. Cette approche multipartite vise à renforcer les capacités locales et à favoriser des solutions pratiques pour la gestion des produits chimiques, en particulier les polluants organiques persistants (tels que les pesticides et les PCB) et le mercure, qui posent des risques majeurs pour la santé humaine et l’environnement.
Défis des pays africains les moins avancés
Les Pays africains les moins avancés (PMA) sont particulièrement vulnérables en raison de réglementations environnementales limitées, de capacités institutionnelles insuffisantes et de manques d’infrastructures pour la gestion des déchets. Ces pays se retrouvent ainsi avec des stocks importants de produits chimiques dangereux, dont des pesticides obsolètes et des PCB, ainsi que des polluants issus de la combustion de déchets à ciel ouvert.
Le mercure, utilisé dans des produits courants comme les batteries, ampoules, et amalgames dentaires, représente également une menace grave pour l’environnement et la santé publique.
À l’échelle mondiale, la prise de conscience croissante des risques liés à ces produits chimiques extrêmement dangereux a conduit à des accords environnementaux multilatéraux tels que les Conventions de Stockholm et de Minamata. Ces instruments ont pour but de réduire la production, l’utilisation et l’élimination de substances dangereuses, en particulier les POP et le mercure.
Les objectifs du projet AFLDC-2
Le projet AFLDC-2 visera à réduire les stocks de produits chimiques dangereux et à réduire les émissions toxiques, en mettant l’accent sur des pratiques respectueuses de l’environnement et des approches d’économie circulaire. Il cherchera également à renforcer les capacités des gouvernements et à promouvoir le partage des connaissances au niveau national et régional. L’un des résultats attendus est la réduction des risques sanitaires et la protection des écosystèmes locaux, tout en soutenant les pays dans la mise en œuvre de leurs engagements dans le cadre des Conventions de Stockholm et de Minamata.
Les bénéfices pour la santé publique et l’environnement seront considérables, notamment à travers la gestion durable des produits chimiques et des déchets. Le projet encouragera également les pays à adopter des politiques et des stratégies énergétiques plus écologiques et durables.
Un soutien essentiel pour l’Afrique
Gareth Phillips, chef de la Division du financement du climat et de l’environnement à la Banque africaine de développement, a exprimé son enthousiasme suite à l’approbation de ce projet. « Le projet AFLDC-2 marque une étape décisive dans les efforts de l’Afrique pour relever les défis posés par les produits chimiques et les déchets dangereux. Nous sommes fiers de ce précédent historique et optimistes quant à son potentiel pour inspirer d’autres projets similaires dans les années à venir. Ce projet constitue une avancée importante pour une Afrique plus propre, plus saine et plus résiliente ».
VivAfrik