Tout au long de son aventure à la Star Academy, Marine n’a cessé de croire en son rêve. Celui de devenir une grande artiste. Avec sa drôlerie naturelle, son talent et sa sensibilité, la jeune femme a su conquérir le coeur des téléspectateurs et a remporté la finale face à Ebony, ce samedi 25 janvier. Pour Gala.fr, elle est revenue sur son parcours.
Un fabuleux destin. Au fil de son aventure à la Star Academy, Marine est sortie de sa chrysalide. Malgré ses doutes, la Nordiste de 24 ans a réussi à déployer ses ailes grâce à sa détermination, son travail, son talent et sa voix cristalline.
En succédant à Pierre Garnier, l’étudiante en chirurgie dentaire à gagner bien plus qu’un trophée lors de la finale face à Ebony, ce samedi 25 janvier sur TF1. Chez Sony, sa nouvelle maison de disques où elle vient de signer son contrat d’artiste pour un album et 100 000 euros d’à-valoir, Marine ouvre un nouveau chapitre qu’elle attendait avec impatience.
Gala.fr : Lorsque Nikos Aliagas vous a déclaré gagnante, vous avez fondu en larmes. À qui ou à quoi vous avez pensé à ce moment précis ?
Marine : J’étais choquée et je ne réalise toujours pas ! J’ai pensé à mes débuts dans la musique, à mon rêve, à mes doutes et à mes parents qui m’ont toujours soutenu et fait en sorte que j’arrive jusqu’au bout. Je voulais vraiment leur dédier cette victoire. Je voulais les rendre fiers même s’ils l’avaient été dans tous les cas. C’était comme un soulagement. J’étais déjà libérée en intégrant le château mais là, j’ai été libérée d’un autre poids. C’était incroyable.
Succéder à Pierre Garnier, est-ce une petite pression en plus ?
C’est un honneur ! J’espère pouvoir suivre ses pas car sa carrière est vraiment incroyable. Après, ce n’est pas vraiment une pression car nous sommes différents. J’ai juste envie de faire aussi bien que lui.
Que vous ont dit vos camarades et votre marraine Clara Luciani après votre victoire ?
(rires) Je ne m’en souviens plus car j’étais vraiment dans un autre monde. Je pense qu’ils m’ont félicité.
Avez-vous reçu des messages d’autres personnalités ?
J’avoue que je n’ai pas trop eu le temps de regarder ça. J’ai reçu un message de Simon Porte Jacquemus. Je suis très contente car il me soutient depuis le début. Je suis fan de lui.
On vous a senti un peu fébrile au début du prime. Comment avez-vous vécu cette finale face à Ebony ?
Au début, j’étais très concentrée sur mon prime. Je voulais vraiment bien faire avec Ebony. Je suis très contente de nos prestations et de tout ce qu’on a donné. On a vécu une super finale. Pendant cette soirée, on ne pensait pas trop à l’enjeu.
Le but était vraiment de profiter de ce dernier moment ensemble et avec les autres.
Pensiez-vous aller aussi loin dans la compétition ?
Non, je ne pensais pas aller aussi loin car je doutais chaque semaine. J’espérais faire la tournée mais je ne m’imaginais pas aller jusqu’en finale et gagner. J’ai tout fait pour avoir ce trophée et Ebony le méritait tout autant que moi. J’ai travaillé, j’ai écouté les conseils des professeurs et j’ai tout donné. Je suis fière et contente d’avoir gagné. J’avoue que c’est un rêve. J’ai l’impression que tout s’aligne.
Vous attendiez-vous à une telle vague d’amour de la part du public ?
Jamais car je sais que je suis une personnalité assez clivante. Certains apprécient mon naturel, ma spontanéité et ma maladresse, d’autres trouvent ça insupportable. Mais pour le coup, j’ai reçu très vite beaucoup d’amour. Sur le prime et lors de nos sorties, les gens étaient présents. Ils étaient tous très gentils et bienveillants. Je suis très contente car c’est grâce à eux si j’ai pu aller aussi loin.
Certains de vos camarades ont été la cible d’attaques racistes et homophobes sur les réseaux sociaux dès le début de l’aventure. Comment l’avez-vous vécu ?
Je trouve ça horrible et pas du tout justifié. Ça n’a pas sa place ici parce qu’on veut juste faire de la musique. Cette animosité n’existe pas entre nous. On s’aime et on s’accepte tous qu’importe notre couleur, notre religion ou notre sexualité. Je ne veux pas que mon public soit comme ça et je ne veux pas refléter ces valeurs là. Je condamne toute cette haine. Je veux qu’il n’y ait que de l’amour et de la positivité. On fait de la musique pour soigner les cœurs, pas pour créer de la violence.
Cette exposition médiatique vous fait-elle peur ?
Comme on est enfermés dans le château, on est dans une sorte de safe place. Du coup, quand on découvre tout ça, on est un peu surpris. Après, c’est le but du jeu. En étant exposés, on savait qu’on serait confrontés à cela. Il faut savoir faire la part des choses.
“J’apprends à me regarder d’une façon plus bienveillante”
Qu’avez-vous appris sur vous-même lors de cette aventure ?
Beaucoup de choses. Musicalement, j’ai évolué dans mon chant et dans mon interprétation. Humainement, j’ai appris à m’ouvrir davantage. Même si j’étais déjà naturelle et spontanée, j’exprimais un peu moins mes émotions. Au fur et à mesure de l’aventure, je n’ai fait que pleurer (rires). C’était un peu choquant pour moi car c’est quelque chose que je ne faisais pas dans ma vie. Je n’étais pas aussi sensible et je cachais tout sur le ton de l’humour en faisant des petites vannes maladroites. Je pense que j’ai encore mûri.
Justement, votre “drôlerie naturelle”, comme le qualifie Hugues Hamelynck, est-elle un moyen de vous protéger ?
Cela cache un manque de confiance ou des choses que j’ai envie de dire mais que je n’arrive pas à exprimer. C’est un peu moins le cas maintenant. Avec la Star Academy, j’ose faire et dire les choses.
Durant votre aventure, vous avez formé un sacré duo avec Ulysse . Qualifiez-vous votre relation de “je t’aime, moi non plus” ?
Avec Ulysse, on est un peu chien et chat. Des fois, il me suivait et je le fuyais, et inversement. En fait, il a été comme mon frère. Même si on se taquinait, on était là l’un pour l’autre.
C’était cool.
Vous avez souvent douté de vous-même. D’où vient ce manque de confiance en vous ?
C’est là depuis toujours. Peut-être un peu pour des raisons familiales car nous ne sommes pas forcément des gens sûrs de nous. Ça a aussi commencé quand j’étais petite à l’école. Je sais que je dois encore progresser là-dessus mais c’est plus facile à dire qu’à faire.
Lors d’un débrief, vous révéliez être complexée . Avez-vous réussi à vous sentir plus à l’aise avec votre corps en enchaînant les primes ?
Sur les primes, je me sentais souvent belle car j’étais bien habillée et bien maquillée. J’ai dû aussi laisser plus de place à mon corps en dansant. Franchement, même si je n’étais pas toujours très à l’aise, j’apprends à me regarder d’une façon plus bienveillante.
Quel est votre souvenir le plus marquant ?
Ma demi-finale avec Charles. J’ai adoré les duos qu’on a partagés. Il y a aussi le moment où j’ai su que j’étais prise pour la tournée. Bon, je ne parle pas de la finale car c’est finalement ça le moment le plus marquant (rires).
“Je n’avais pas envie de vivre une vie de regrets”
Participer à Star Academy a-t-elle été une revanche sur votre passage à The Voice Kids en 2015 ?
Je ne suis pas rancunière. Je ne voulais pas me venger ou prouver quoique ce soit. Je me suis rendu compte que ma chance est le fait que personne ne se soit retourné. Si cela avait été le cas, j’aurais eu un chemin complètement différent. Cela m’a permis d’aller jusque-là. Finalement, tout était prévu pour moi. Il fallait juste du temps.
Après cette participation, avez-vous eu des doutes sur la suite d’une carrière dans la musique ?
Forcément, ça a un peu contribué à la perte de confiance en moi. Après ça, je ne me suis pas sentie très bien. J’ai même pensé à arrêter et je ne jouais plus trop de piano. C’est revenu naturellement parce que c’était ma passion. Je l’ai gardée à côté de mes études car je ne pensais que je n’en ferai rien ou pas tout de suite.
Finalement, qu’est-ce qui vous a donné envie de vous accrocher à votre rêve ?
La frustration et la sensation de passer peut-être à côté de quelque chose que je voulais vraiment. Même si les études de santé me plaisaient et que je savais que j’aurais une vie convenable, je n’avais pas envie de vivre une vie de regrets. Comme le timing s’est avéré bon avec la fin de mes études, mes copains m’ont conseillé de m’inscrire et je l’ai fait sur un coup de tête.
Vos parents vous ont-ils poussé dans ce sens ?
Mes parents voulaient que je sois heureuse et que je fasse ce que j’avais envie de faire. Comme je venais de finir mes études, j’avais une sécurité dans le cas où ça ne fonctionnait pas. Au début, après la déception de The Voice Kids, je n’ai pas trop osé leur dire que je voulais faire la Star Academy. Je leur ai dit quand j’ai été reçu au premier casting et ça s’est bien déroulé.
Comme Amir, votre carrière de dentiste est-elle définitivement derrière vous ?
C’est tout ce que je me souhaite (rires). Pour l’instant, j’ai envie de la laisser de côté. Après, si je dois la reprendre, on verra bien.
“L’album va arriver mais je veux prendre mon temps”
Vous avez révélé votre premier single Ma faute . Avez-vous envie de sortir un album rapidement ?
L’album va arriver mais je veux prendre mon temps. Je veux qu’il soit “parfait” et qu’il me corresponde.
Comme je suis un peu perfectionniste, je veux qu’il soit nickel et que les gens ne soient pas déçus.
Vers quel univers musical aimeriez-vous vous tourner ?
Je n’ai pas envie de m’enfermer dans une case. Quand je suis rentrée à la Star Academy, j’étais fixée sur des chansons à voix très puissantes. Au cours de l’aventure, j’ai découvert des choses plus électroniques, plus pop et plus dansantes. J’aimerais faire un peu de tout.
Avec tout ce qui vous attend, y a-t-il une place pour l’amour ?
Il y a une place ! Elle est inoccupée (rires). J’avoue que ma concentration première est sur le public, la chanson et le travail.
Après tant d’expériences, quel regard portez-vous sur la jeune femme que vous êtes devenue ?
C’est la place que je voulais et que je devais avoir. Je ne peux pas dire que j’étais malheureuse avant mais il y avait un manque. Je n’étais pas comblée à 100%. Même si ce n’est pas arrivé à terme, je suis en train de m’épanouir et d’être celle que je veux être dans la vie. J’ai encore beaucoup à apprendre de mes maladresses mais j’essaye d’être toujours la plus sincère et la plus honnête avec bienveillance.
gala