Le président américain, Donald Trump, a signé lundi deux décrets : le premier pour ordonner la construction d’un bouclier antimissiles de type « Dôme de fer », le second pour bannir de l’armée américaine ce qu’il a qualifié d' »idéologie transgenre ».
Le président américain, Donald Trump, a ordonné, lundi 27 janvier, par décret, la construction d’un bouclier antimissiles de type « Dôme de fer » pour protéger les États-Unis. « Nous devons commencer immédiatement la construction du bouclier anti-missiles Dôme de fer le plus avancé technologiquement », a-t-il déclaré devant des élus républicains réunis en Floride.
Plus tard, à bord de l’avion ramenant Donald Trump à Washington, un haut-responsable de la Maison Blanche a confirmé que le président avait signé un décret « pour développer ce que nous appelons un Dôme de fer américain, un bouclier de défense antimissile total pour protéger le territoire américain ».
L’expression « Dôme de fer » fait référence à l’un des systèmes de défense d’Israël, qui protège le pays des attaques par missiles et roquettes, mais aussi par drones.
Ce système a intercepté des milliers de roquettes depuis sa mise en service en 2011. Il a un taux d’interception d’environ 90 %, selon l’entreprise militaire israélienne Rafael, qui a participé à sa conception.
Israël a d’abord développé seul le « Dôme de fer » après la guerre du Liban de 2006, avant d’être rejoint par les États-Unis, qui ont apporté leur savoir-faire en matière de défense et des milliards de dollars de soutien financier.
Donald Trump avait déjà évoqué ce projet de bouclier antimissiles dans sa campagne, mais les experts soulignent que ces systèmes sont conçus à l’origine pour répondre à des attaques menées à courte ou moyenne distance, et non pas pour intercepter des missiles à portée intercontinentale susceptibles de frapper les États-Unis.
Interdire « l’extrémisme de genre » dans l’armée
Donald Trump a par ailleurs signé, lundi, un décret pour interdire « l’extrémisme de genre » dans l’armée, en clair : bannir les personnes transgenres.
« Pour nous assurer que nous disposons de la force combattante la plus létale au monde, nous allons débarrasser notre armée de l’idéologie transgenre », a affirmé le président américain devant des élus républicains réunis en Floride. Il a ensuite précisé, dans l’avion du retour vers Washington, avoir signé un décret en ce sens.
Sous le gouvernement de son prédécesseur Joe Biden, les personnes transgenres étaient autorisées à servir dans l’armée.
Environ la moitié des États, le plus souvent dirigés par des conservateurs, interdisent en outre l’accès des femmes transgenres aux compétitions sportives scolaires féminines. Une mesure que Donald Trump veut également faire appliquer au niveau fédéral.
Le 20 janvier, jour de son investiture, le nouveau président avait promis de balayer les politiques en faveur des personnes transgenres, affirmant que les États-Unis ne reconnaîtraient plus que « deux sexes, masculin et féminin » définis à la naissance.
« Ces sexes ne sont pas modifiables et sont ancrés dans une réalité fondamentale et incontestable », selon un décret publié par la Maison Blanche le même jour.
Les traitements médicaux destinés aux mineurs pour changer de genre ou l’accès des femmes transgenres aux compétitions sportives féminines sont des sujets brûlants dans des États-Unis très polarisés. Le nombre de personnes transgenres dans l’armée américaine serait de quelque 15 000 sur environ deux millions de militaires, d’après les estimations.
Le Sénat américain a approuvé de justesse, vendredi, la nomination de Pete Hegseth comme ministre de la Défense du gouvernement Trump. Il a formellement pris ses fonctions lundi au Pentagone en assurant à des journalistes que son ministère appliquerait les décisions présidentielles « sans délai et sans exception ».
Un possible troisième mandat
Des responsables du ministère américain de la Justice impliqués dans les procédures pénales fédérales contre Donald Trump, abandonnées à la suite de son élection en novembre, ont été par ailleurs limogés lundi, selon une source officielle et les médias.
Le procureur spécial qui a instruit ces deux procédures fédérales, Jack Smith, a quitté le ministère de la Justice le 10 janvier, dix jours avant l’investiture du président élu républicain. Des responsables du ministère qui ont travaillé avec lui sur ces dossiers ont été limogés lundi.
Donald Trump, qui n’en est pas à sa première allusion à un possible troisième mandat, a en outre indiqué lundi qu’il ne « savait pas » s’il lui était permis de se présenter à nouveau à la présidentielle, ce qu’interdit la Constitution.
« J’ai récolté beaucoup d’argent pour la prochaine campagne et je pars du principe que je ne peux pas l’utiliser moi-même, mais je ne suis pas sûr à 100 %, parce que je ne sais pas », a dit le président américain dans un discours en Floride devant les élus républicains de la Chambre des représentants.
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump, qui vient d’entamer son second mandat après avoir déjà été président entre 2017 et 2021, fait ce genre de commentaires, sans que l’on ne sache s’il est sérieux.
AFP