L’ambassade de France à Kinshasa prise pour cible par des manifestants, Paris dénonce « des attaques inadmissibles »

POLITIQUE , 15/01/2025 , PARIS PALAIS DE L'ELYSEE , CONSEIL DES MINISTRES , BRUNO RETAILLEAU , ministre d’État, ministre de l’Intérieur , /AMELIE DE MONTCHALIN , AURORE BERGÉ , ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations / PHOTO LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS

Un incendie a touché le bâtiment ce mardi matin dans la capitale de la RDC (République démocratique du Congo), le feu est désormais maîtrisé, affirme le ministre des Affaires étrangères français.

La situation est très tendue en République démocratique du Congo (RDC). L’ambassade de France à Kinshasa a été « attaquée ce matin par des manifestants, qui ont provoqué un incendie désormais maîtrisé », écrit le ministre des Affaires étrangères sur X. Jean-Noël Barrot condamne des attaques « inadmissibles ».

« Tout est mis en œuvre pour assurer la sécurité de nos agents et ressortissants ».

Les ambassades du Rwanda, de la France, de Belgique ainsi que des États-Unis ont également été ciblées. Les manifestants dénoncent le conflit dans l’est du pays, a-t-on appris de sources diplomatiques.

Depuis ce matin à Kinshasa, plusieurs ambassades dont celles du Rwanda, de l’Ouganda, de la France, de la Belgique ainsi que des États-Unis ont été attaquées mardi par des manifestants dénonçant le conflit dans l’est du pays, selon plusieurs sources diplomatiques.

Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies sur la RDC est prévue dans l’après-midi. Après une précédente réunion dimanche.

Le gouvernement congolais a fustigé une déclaration « vague » de l’ONU sans exigence claire au Rwanda de quitter le sol congolais, alors que plusieurs milliers de troupes rwandaises sont présentes dans la région. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine tiendra, pour sa part, à la mi-journée une « session d’urgence » pour tenter de répondre à la situation. Le Kenya a par ailleurs convoqué une rencontre, mercredi, entre le président de la RDC et son homologue rwandais, Paul Kagame.

« Éviter le carnage »
Le M23 et les soldats rwandais sont entrés dimanche soir dans la cité de plus d’un million d’habitants et presque autant de déplacés, au terme d’une progression éclair de quelques semaines, lancée après l’échec mi-décembre d’une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola.

Il est encore difficile de dire quelles parties de la ville sont déjà tombées aux mains du M23 et de l’armée rwandaise. L’armée sud-africaine a par ailleurs annoncé quatre soldats supplémentaires tués en RDC, portant à 17 les membres de la force régionale d’Afrique australe (SAMIRDC) et de la mission onusienne (Monusco) morts ces derniers jours dans des combats contre le M23.

Le président, Félix Tshisekedi, qui ne s’est encore pas exprimé depuis le début de la crise, devrait s’adresser à la nation dans la journée. Le gouvernement congolais a assuré lundi vouloir « éviter le carnage », selon son porte-parole, Patrick Muyaya.

Les nouvelles violences ont aussi aggravé une crise humanitaire chronique dans la région. Dans l’est de la RDC, riche en ressources naturelles, les conflits et les rébellions s’enchaînent depuis plus de trente ans.

Une situation humanitaire préoccupante
Reste que la situation humanitaire à Goma est « extrêmement inquiétante », a alerté mardi l’ONU, qui concentre désormais ses missions sur la protection des civils qui « paient le prix le plus élevé ». Les Nations unies se sont également dites « préoccupées » par la pénurie alimentaire à Goma et ses environs après la suspension des activités d’assistance alimentaire dans cette région de l’est de la République démocratique du Congo, en proie à de violents combats.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a de son côté alerté mardi sur les risques de dissémination de virus, dont Ebola, à partir d’un laboratoire à Goma, en raison des violents combats.

Le CICR « est très préoccupé par la situation au sein du laboratoire de l’Institut national de recherche biomédicales » et appelle à « préserver les échantillons qui peuvent être touchés par les affrontements et qui pourraient engendrer des conséquences inimaginables si les souches bactériologiques, dont le virus Ebola, qu’il abrite venaient à se répandre », a déclaré son directeur régional, Patrick Youssef, lors d’un point de presse à Genève.

parisien

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