De Reconquête à l’AfD, l’extrême droite surfe sur la liberté financière du bitcoin

Depuis l’élection de Donald Trump, des députés européens souverainistes affichent leur soutien au bitcoin. Le dernier en date: René Aust du parti d’extrême droite allemand AfD.

Alors que l’Union européenne a adopté sa règlementation MiCA pour encadrer le secteur crypto, quelques députés affichent à l’inverse leur soutien à cette industrie. René Aust, député européen du parti d’extrême droite allemand AfD, a tenu jeudi dernier un discours pro-bitcoin devant l’hémicycle du Parlement européen.

Ce dernier a mis en avant certaines caractéristiques de la reine des cryptomonnaies, comme le fait de pouvoir transférer de la valeur (des fractions de bitcoin ou du bitcoin) entre deux parties de manière « non censurable » par un intermédiaire.

« Les possibilités de surveillance des citoyens par les États se sont accrues dans le monde entier.

Toutefois, le désir de se protéger contre cette surveillance est tout aussi croissant. C’est pourquoi les cryptomonnaies comme le bitcoin connaissent un tel essor », explique ce dernier.

Le député allemand fait référence à la politique pro-crypto de Donald Trump, qui a émis un décret présidentiel pour favoriser cette industrie. La nouvelle administration américaine « montre l’exemple: ne pas avoir peur de l’innovation, mais saisir les opportunités », conclut-il.

René Aust préside le groupe « Europe des nations souveraines » (ENS) au Parlement européen qui est composé de 25 députés.

Formé mi-juillet, l’ENS est la formation la plus radicale de la droite au sein de l’institution, les députés s’accordant sur certaines valeurs, dont la défense des Nations et la souveraineté. Ce groupe entend surfer sur la liberté financière permise par le bitcoin. Il s’agit du seul groupe au Parlement européen à afficher un soutien explicite à la reine des cryptos.

« Miser sur la liberté »
La vice-présidente de ce groupe est Sarah Knafo, députée européenne du parti français Reconquête d’Eric Zemmour. Mi-décembre, elle avait fait un discours pro-bitcoin devant les parlementaires, fortement relayé sur les réseaux sociaux.

« Il est temps de miser sur la liberté. Il est temps que nos États investissent dans le bitcoin pour constituer des réserves stratégiques nationales », a déclaré Sarah Knafo.

Sarah Knafo suggère que les États européens se dotent de réserves nationales de bitcoin pour assurer leur souveraineté financière, comme le souhaite Donald Trump pour les Etats-Unis. Depuis son discours pro-bitcoin, la députée a étoffé son réseau dans l’industrie, rencontrant Mikael Saylor, le patron pro-bitcoin de la société MicroStrategy, au moment de l’investiture de Donald Trump.

Si les députés du groupe ENS affichent leur soutien au bitcoin, la cryptomonnaie ne peut être rattachée, à tort, aux idées de l’extrême droite, comme l’avait pointé la journaliste Nastasia Hadjadji dans son ouvrage « No crypto ».

De fait, le bitcoin reste apolitique et neutre d’un point de vue technologique, de la même manière que l’on ne peut pas dire qu’une technologie (ou internet) est rattaché à un courant politique.

Fondé il y a 16 ans, le bitcoin est un système de monnaie électronique entièrement « en pair à pair » qui permet d’effectuer des paiements en ligne directement d’un individu à un autre sans passer par une institution financière.

bmftv

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