Donald Trump veut créer un centre pour 30 000 migrants sans papiers à Guantánamo

Le président américain a annoncé qu’il souhaitait envoyer 30 000 migrants sans papiers à Guantánamo, une base militaire américaine située à Cuba qui accueille une prison largement critiquée par les ONG. Dans la foulée, il a signé un texte anti-immigration, la première loi votée depuis son investiture.

Donald Trump a annoncé mercredi préparer l’envoi de migrants sans papiers à Guantánamo, l’une de ses annonces anti-immigration les plus spectaculaires à ce jour.

« Je vais signer aujourd’hui un décret demandant aux ministères de la Défense et de la Sécurité intérieure de préparer un centre pour 30 000 migrants à Guantánamo Bay », a déclaré le président américain, en ajoutant qu’il s’agirait de « criminels » en situation irrégulière.

Il n’a pas donné de détails logistiques ni expliqué où seraient installés ces migrants sur la base militaire américaine située à Cuba qui accueille une prison largement critiquée par les ONG.

Le président cubain Miguel Diaz-Canel a qualifié d’« acte brutal » ce projet de Donald Trump.

« Sous forme d’acte brutal, le nouveau gouvernement américain annonce la détention à la base navale de Guantánamo, située en territoire cubain illégalement occupé, de milliers de migrants qu’il expulse de force », a déclaré sur le réseau social X le président cubain, soulignant que ces sans-papiers seraient détenus « à côté des prisons connues pour leur torture et leur détention illégale ».

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Signature d’un texte anti-immigration
Donald Trump a ensuite signé la première loi votée depuis son investiture le 20 janvier. Ce texte anti-immigration prévoit la détention automatique de personnes en situation irrégulière si elles ont été condamnées ou poursuivies pour certains crimes et délits.

Il porte le nom de Laken Riley, étudiante de 22 ans tuée par un Vénézuélien en situation irrégulière, qui avait été déjà arrêté puis remis en liberté avant ce meurtre. « Son nom… vivra à jamais dans les lois de notre pays », a commenté le président américain, qui a promis pendant sa campagne de mettre fin à l’immigration clandestine.

La prison de Guantánamo a été ouverte en 2002, à l’intérieur de la base militaire américaine située sur l’île de Cuba, dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » déclarée par l’ex-président George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001.

Symbole de l’arbitraire
L’immense majorité des 780 détenus, qui ont d’abord été enfermés dans des cages puis dans des cellules construites à la hâte ont depuis été relâchés, certains après plus de 10 ans de détention sans inculpation. En janvier 2025, il restait 15 prisonniers sur place.

La prison de Guantánamo est devenue, pour de nombreuses ONG de défense des droits humains, un symbole des excès et de l’arbitraire dans la lutte contre le terrorisme, à cause de ses conditions de détention extrêmes et de son recours à la torture.

Tom Homan, le conseiller spécial de Donald Trump en matière d’immigration, a indiqué lors d’un court échange avec la presse que le centre de rétention évoqué par le président américain serait géré par l’agence responsable du contrôle des frontières et de l’immigration (ICE).

En septembre dernier, le New York Times a révélé que la base militaire était utilisée depuis des décennies pour incarcérer certains migrants interceptés en mer.

ouest-france

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