L’ex-chancelière allemande Angela Merkel a de façon totalement inhabituelle critiqué jeudi son propre parti, les conservateurs, après qu’ils se sont appuyés sur l’extrême droite pour faire passer une motion parlementaire anti-immigration.
Rappelant au président du parti démocrate-chrétien CDU, Friedrich Merz, qu’il avait lui-même proposé un pacte pour éviter de former des majorités avec le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), Mme Merkel a déclaré dans un communiqué : « c’est une erreur » de ne plus se sentir lié par cette proposition.
Elle a estimé qu’il était « erroné » de « permettre, les yeux fermés, une majorité avec les voix de l’AfD pour la première fois lors d’un vote au Bundestag allemand ».
Elle a appelé à la place à une collaboration de « tous les partis démocratiques, au-delà des frontières politiques […], sans manœuvres tacticiennes, mais de manière honnête sur le fond, modérée dans le ton et sur la base du droit européen en vigueur ».
L’objectif doit être à ses yeux d’« empêcher à l’avenir des attentats « aussi horribles que ceux qui ont eu lieu récemment à Magdebourg peu avant Noël et à Aschaffenbourg il y a quelques jours ».
Le candidat à la chancellerie des conservateurs, Friedrich Merz, ancien rival d’Angela Merkel au sein de son propre parti, n’a de cesse de critiquer ouvertement la politique migratoire passée l’ancienne chancelière, à ses yeux trop laxiste.
AFP