Le Hamas confirme la mort de Mohammed Deif, son chef militaire, revendiquée par Israël en 2024

La branche armée du Hamas a confirmé jeudi la mort de son chef, Mohammed Deif, qu’Israël affirme avoir tué le 13 juillet dernier lors d’une frappe dans le sud de la bande de Gaza. Le porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, Abou Obeida, a annoncé dans un communiqué le « martyre » de Mohammed Deif ainsi que d’autres responsables, sans donner plus de détails.

C’est désormais officiel. La branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas a confirmé, jeudi 30 janvier, la mort de son chef, Mohammed Deif, qu’Israël affirme avoir tué le 13 juillet dernier dans une frappe dans le sud de la bande de Gaza.

Abou Obeida, porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, a annoncé dans un communiqué « le martyre du commandant Mohammed Deif (…) parmi d’autres responsables », sans plus de précision.

Début août, l’armée israélienne avait annoncé la mort de Mohammed Deif dans un raid près de trois semaines plus tôt, l’accusant d’avoir « dirigé, planifié et exécuté » l’attaque du 7 octobre 2023 lancée à partir de la bande de Gaza contre Israël et ayant déclenché la guerre en cours.

Jusqu’à jeudi, le Hamas n’avait jamais confirmé sa mort.

Mohammed Deif était devenu chef des Brigades al-Qassam en 2002. Il a été l’un des hommes les plus recherchés par Israël pendant près de trois décennies, et figurait sur la liste américaine des « terroristes internationaux » depuis 2015.

« Le chat aux neuf vies »
« Dans une branche où la durée de vie des responsables est souvent très courte, la longévité de Mohammed Deif est à la fois remarquable et un défi en soi à Israël », notait Jacob Eriksson, spécialiste du conflit israélo-palestinien à l’université de York, dans notre article publié en 2023.

Les rares éléments biographiques dont Israël dispose indiquent qu’il est né au camp de réfugiés de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, dans les années 1960, soulignait le Financial Times, qui avait pu s’entretenir avec des responsables du Shin Bet, le service israélien de sécurité intérieure.

Mohammed Deif a fait des études à l’université islamique de Gaza, où il « a côtoyé des membres du mouvement égyptien des Frères musulmans, dont le Hamas est issu », expliquait alors le New York Times.

Dans des vidéos, il est parfois apparu masqué ou montré en silhouette, tandis que de rares photographies ont circulé de lui. En janvier 2024, Israël avait publié une photo le montrant avec un œil manquant, sans préciser quand elle avait été prise.

Ses ennemis le surnommaient « le chat aux neuf vies » en raison de ses nombreux contacts rapprochés avec la mort. En 2014, Israël avait tué sa femme et son fils de sept mois.

Mohammed Deif aurait joué un rôle clé dans l’immense réseau de tunnels construit sous Gaza. En mai 2024, le procureur général de la Cour pénale internationale avait demandé un mandat d’arrêt contre lui, aux côtés de Yahia Sinouar, chef du Hamas à Gaza, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Yahia Sinouar, considéré comme le cerveau de l’attaque du 7-Octobre, a été tué le 16 octobre dernier par des soldats israéliens.

Le chef de la branche politique du mouvement, Ismaïl Haniyeh, en exil à Doha, a pour sa part été tué fin juillet à Téhéran dans une explosion revendiquée par Israël.

AFP

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