Le député insoumis, candidat aux municipales anticipées de Villeneuve-Saint-Georges, a pointé du doigt le manque de soutien des autres partis de gauche au second tour, ce dimanche 2 février. Durant l’entre-deux tours, les divisions et tractations s’étaient accentuées.
La défaite de Louis Boyard, nouvelle illustration de la cassure au sein de la gauche? Quelques heures après s’être largement incliné au second tour des élections municipales à Villeneuve-Saint-Georges, battu par la candidate LR Kristell Niasme, le député LFI a défendu son résultat, avec un constat: « Tout le monde était contre nous. » Même la gauche.
Ne comptez pas sur moi pour porter un discours de défaite ce soir. Je veux porter un message d’espoir.
Tout d’abord : merci à tous les villeneuvois. Merci à tous ceux qui ont voté pour nous. À toutes celles et ceux qui ont porté notre projet.
En 2020, la gauche rassemblée… pic.twitter.com/yuxlpAuVEF
— Louis Boyard (@LouisBoyard) February 2, 2025
Un « refus de l’union » dénoncé
Louis Boyard s’attaque pêle-mêle au « ministre de l’Intérieur et ses ingérences dans les élections », à l’extrême droite, ou encore aux macronistes, « tout un système qui devant la révolution citoyenne préfère la fascisation de la France ».
Et l’élu insoumis de poursuivre en tapant sur les autres partis de gauche: « Où étaient les communistes, les socialistes, les écologistes?
Je vais vous faire une confidence, je ne sais pas. »
« Quand notre liste été accusée de communautarisme. Où étaient-ils? Alors qu’on était insultés, calomniés, intimidés. Où étaient-ils? Lorsqu’il a fallu nous aider à battre l’extrême droite. Où étaient-ils? En tout cas aujourd’hui, pas dans les urnes. Pas à nos côtés. Pas au côté du peuple villeneuvois », écrit le député insoumis.
Une pensée partagée par Jean-Luc Mélenchon, qui a critiqué « le refus de l’union par la gauche traditionnelle » ou Antoine Léaument. « Il est dommage qu’une certaine gauche ait préféré voter blanc, nul ou s’abstenir plutôt que de voter Boyard », regrette le député de l’Essonne.
« La défaite était évitable »
Face à ces critiques, le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière appelle à la lucidité des élus insoumis. « La droite était divisée au 2e tour. Toute la gauche appelait à battre la droite et à voter pour Louis Boyard. À la présidentielle et aux européennes, la gauche faisait 52%. C’était imperdable », déplore-t-il.
Même constat pour l’ex-députée Raquel Garrido.
« La défaite était évitable. Mais quand le seul objectif des responsables est de régler des comptes à gauche… », tacle-t-elle. « La tonalité auto-satisfaite des chefs LFI en ce soir de défaite est inquiétante.
Il faut un sursaut et un brin de remise en cause personnelle pour être utiles aux futures victoires – si nécessaires – de la gauche et des écologistes », ajoute-t-elle.
Tristesse ce soir que la droite exulte de sa victoire à #VilleneuveStGeorges. La défaite était évitable. Mais quand le seul objectif des responsables est de régler des comptes à gauche..
Les reports de la liste Henry vers la liste Boyard sont pourtant bons. C’est ce qui explique… https://t.co/PUccgbSrKj— Raquel Garrido (@RaquelGarridoFr) February 2, 2025
Daniel Henry, arrivé en troisième position au premier tour de l’élection et qui s’était retiré entre les deux tours, juge pour sa part que les « les Villeneuvois•es sont les grands perdants de la division à gauche, imposée d’en haut ».
À la tête d’une liste rassemblant les autres partis de gauche, il avait échoué à former un accord avec LFI à l’issue du premier tour. « Le dialogue, on l’a ouvert dès cette année. On n’était pas exigeant sur la tête de liste. On voulait une liste d’union », avait-il expliqué avant son retrait. Ajoutant: « La campagne ne sera pas forcément de la même densité, mais il y aura des colistiers qui feront campagne pour Boyard. »
Un report de voix qui a semblé efficace
Au vu des données communiquées par la préfecture du Val-de-Marne, le report de voix semble pourtant avoir porté ses fruits à gauche. Aux 1046 votants au premier tour, Louis Boyard en a réuni 1897 au second. Une différence sensiblement proche des 870 voix obtenus par la liste portée par Daniel Henry au premier tour.
La différence principale se porte sur la liste de Kristell Niasme (LR) dont la réserve de voix semblait plus importante.
Son nombre de votants entre les deux tours a plus que doublé, passant de 954 à 2399, et ce malgré la présence du maire sortant Philippe Gaudin au second tour.
bmftv