Davos 2025 : António Guterres alerte sur la régression des engagements climatiques et les risques liés à l’IA

Lors de l’édition 2025 du Forum économique mondial à Davos en Suisse, organisé du 20 au 24 janvier 2025, António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a adressé un discours sans détour sur les menaces existentielles qui pèsent sur l’humanité : le changement climatique et l’intelligence artificielle (IA) non régulée.

Devant une audience mondiale composée de chefs d’État, de responsables politiques et de leaders économiques, Guterres a mis en garde contre la régression des engagements climatiques et la gestion défaillante de l’IA, soulignant un monde de plus en plus ingouvernable.

Un monde de moins en moins gouvernable

Dans un contexte mondial marqué par des crises économiques, sociales et environnementales, António Guterres a dénoncé l’absence de collaboration multilatérale. Selon lui, le monde fait face à deux dangers majeurs : les catastrophes liées au changement climatique et la prolifération incontrôlée de l’intelligence artificielle.

Il a précisé que l’intelligence, à l’ère de l’IA, est trop souvent remplacée par une gestion erratique des crises mondiales.

Lors de son allocution, le Secrétaire général des Nations Unies a fait référence au thème de cette année, « La collaboration à l’ère de l’intelligence », notant que peu de progrès avaient été réalisés sur le terrain de la coopération mondiale. Bien au contraire, il a observé une aggravation des conflits, des inégalités et des violations des droits de l’homme.

Le changement climatique, un danger toujours plus pressant

M. Guterres a également dénoncé l’inaction sur le climat, une crise pourtant de plus en plus urgente. Il a comparé la dépendance aux énergies fossiles à un monstre de Frankenstein, soulignant leur rôle central dans le réchauffement climatique. Il a pris l’exemple de 13 des plus grands ports mondiaux pour superpétroliers, qui risquent d’être engloutis par l’élévation du niveau de la mer.

Alors que de nombreuses institutions financières reviennent sur leurs engagements climatiques, Guterres a averti que ces choix à court terme étaient non seulement égoïstes, mais allaient à l’encontre de la science et des demandes des consommateurs de plus en plus exigeants en matière de durabilité. À l’approche de la COP30 au Brésil, il a appelé les dirigeants mondiaux à respecter leurs engagements en matière de climat et à présenter des plans d’action nationaux solides bien avant la conférence.

L’IA : une promesse inouïe, mais aussi une menace

En parallèle, le Secrétaire général a abordé la question de l’intelligence artificielle, qu’il considère comme une arme à double tranchant. Bien que l’IA puisse améliorer des secteurs comme la santé, l’agriculture et l’éducation, elle comporte des risques profonds. Si elle n’est pas régulée, l’IA pourrait perturber les économies mondiales, augmenter les inégalités sociales et miner la confiance envers les institutions.

António Guterres a fait référence au Pacte mondial pour le numérique, adopté en septembre dernier par les États membres de l’ONU, qui propose une feuille de route pour exploiter le potentiel de l’IA tout en réduisant les fractures numériques et en veillant à ce que cette technologie serve l’humanité.

Appel à la réforme des institutions mondiales

Enfin, le Secrétaire général a souligné que des réformes profondes étaient nécessaires, notamment au niveau des institutions financières mondiales et du Conseil de sécurité des Nations Unies. Selon lui, les systèmes de gouvernance actuels sont mal équipés pour faire face aux défis contemporains. Il a conclu ses propos en soulignant que pour opérer ces changements, une volonté politique forte est indispensable.

Unité mondiale face aux défis

En clôturant son discours, António Guterres a renouvelé son appel à une coopération mondiale renforcée pour surmonter les crises existentielles actuelles. Il a insisté sur la nécessité de l’unité pour relever les défis du climat et de l’intelligence artificielle.

VivAfrik

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