Afrique du Sud : Pretoria rejette les accusations de confiscation de terres de Donald Trump et dénonce une ingérence

Le gouvernement sud-africain a fermement démenti toute expropriation illégale de terres en réponse aux accusations formulées par Donald Trump. Le président américain a annoncé la suspension de tout financement américain à l’Afrique du Sud, une décision qui pourrait avoir de lourdes conséquences économiques.

Une réaction virulente de Donald Trump et Elon Musk

Dimanche 2 février 2025, Donald Trump a publié sur son réseau Truth Social un message accusant l’Afrique du Sud de « confisquer des terres » et de « traiter très mal certaines catégories de personnes ».

En réaction, il a annoncé la suspension de tout financement américain destiné au pays, soit un montant estimé à 440 millions de dollars par an.

Cette décision fait suite à la promulgation par le président sud-africain d’une réforme foncière permettant l’expropriation de terres sans compensation dans des cas précis, notamment lorsque les terrains sont abandonnés ou inutilisés. Elon Musk, lui aussi natif d’Afrique du Sud, a qualifié cette loi de « disposition foncière ouvertement raciste ».

Une réponse ferme du gouvernement sud-africain

Lundi 3 février 2025, la présidence sud-africaine a démenti toute accusation de confiscation illégale, rappelant que la loi sur l’expropriation respecte les principes constitutionnels d’équité et de justice. « Il ne s’agit en aucun cas d’un outil de confiscation, mais d’un processus judiciaire conforme à notre Constitution », a expliqué Vincent Magwenya, porte-parole de la présidence.

Le ministre de l’Énergie et des Ressources minérales, Gwede Mantashe, a quant à lui répliqué de manière plus directe. « Nous sommes un État souverain, pas une province des États-Unis. Il faut nous traiter avec respect ».

Un impact économique incertain

Bien que Pretoria tente de minimiser l’impact de cette suspension de financement, il est à noter que les aides américaines concernent principalement la lutte contre le VIH et représentent 17 % du budget alloué à ces programmes. De plus, le programme Pepfar, mis en place sous George W. Bush en 2003, était déjà en pause suite à un décret signé par Donald Trump suspendant l’aide internationale américaine pour 90 jours.

Cependant, l’annonce d’un gel global des financements inquiète de nombreux secteurs en Afrique du Sud, notamment la recherche, la santé et l’agriculture.

La plus grande crainte concerne toutefois l’avenir de l’accord commercial AGOA entre les États-Unis et plusieurs pays africains, dont l’Afrique du Sud. Cet accord, qui doit être renouvelé en septembre prochain, permet aux exportations sud-africaines de bénéficier de tarifs douaniers préférentiels.

VivAfrik

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