Alors que les diplomates occidentaux fuient la capitale afghane dans la précipitation, l’ambassadeur de Russie rencontrera demain, mardi 17 août, les représentants du régime taliban à Kaboul. Il doit notamment aborder la question de la sécurisation de la représentation russe dans la ville.
Dans la gestion de la crise afghane, la Fédération de Russie cherche, comme à son habitude, à se présenter comme un interlocuteur incontournable, rapporte notre correspondant à Moscou, Jean-Didier Revoin. Même si l’on a appris en fin de matinée, ce lundi, que Moscou s’apprêtait à évacuer partiellement son ambassade, le Kremlin entend donc poursuivre le dialogue avec les talibans.
Dimanche, l’émissaire du Kremlin pour l’Afghanistan, cité par l’agence de presse Interfax, assurait qu’aucune évacuation de l’ambassade n’aurait lieu. La Russie ferait partie des pays ayant reçu des garanties de la part des talibans quant à la sécurité de leur ambassade, selon Zamir Kaboulov.
En plus des questions liées à la sécurisation à long terme de sa représentation diplomatique à Kaboul, la Russie n’exclut pas non plus de reconnaître le régime religieux, qui a pris le pouvoir avec une rapidité ayant surpris tout le monde. Selon M. Kaboulov, Moscou décidera ou non de reconnaître le pouvoir afghan en fonction des agissements du nouveau régime.
L’émissaire russe doit rencontrer le coordinateur pour la sécurité des talibans, selon les agences de presse. Compte tenu de la proximité de l’Afghanistan avec les frontières de la Russie, Moscou ne redoute qu’une chose, à savoir que des terroristes, appartenant par exemple au groupe État islamique, parviennent à pénétrer dans les anciennes républiques soviétiques frontalières de l’Afghanistan, pour ensuite gagner la Russie.
Les risques sont non négligeables, et c’est pour cette raison qu’en parallèle, Moscou se démène pour organiser dans les plus brefs délais une réunion d’urgence au Conseil de sécurité des Nations unies. La Russie avait signé, aux côtés des États-Unis et de plusieurs pays, un appel la semaine dernière pour un arrêt des combats et une accélération des discussions.
Selon plusieurs sources, le président en fuite de l’Afghanistan, M. Ashraf Ghani, se serait réfugié en Ouzbékistan. Des soldats de l’armée régulière afghane y ont également trouvé refuge. La Russie a participé au début du mois à d’importants exercices militaires en Ouzbékistan. Elle dispose d’une grande base militaire au Tadjikistan qui partage 1300 km de frontière avec l’Afghanistan.
Source: rfi
1 Commentaire