Gabon: À quelques mois de la présidentielle, les habitants plongés dans le noir face aux délestages incessants

Alors que le Gabon se prépare à une élection présidentielle cruciale prévue le 12 avril prochain, le pays est confronté à une crise énergétique sans précédent qui perturbe le quotidien des habitants et soulève des inquiétudes sur la gestion des infrastructures essentielles. Les délestages électriques, de plus en plus fréquents, plongent les villes dans l’obscurité et alimentent la grogne populaire à l’approche du scrutin.

Depuis plusieurs mois et ce après la mise en demeure de certains cadres de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), les Gabonais subissent des coupures d’électricité à répétition, affectant aussi bien les ménages que les entreprises.

De Libreville, à Port-Gentil comme dans d’autres grandes villes, les interruptions de courant peuvent durer plusieurs heures, voire des journées entières, mettant à rude épreuve l’économie locale et le bien-être des populations.

D’après Gabonreview, cette situation s’explique par plusieurs facteurs, notamment la vétusté des infrastructures, le manque d’investissement dans le réseau électrique et les difficultés de la SEEG à répondre à la demande croissante. En dépit des promesses des autorités de moderniser le secteur énergétique, les résultats tardent à se faire sentir.

Des conséquences sur les activités quotidiennes et l’économie nationale

Malgré cela, les coupures d’électricité ont un impact direct sur de nombreux secteurs. Dans les hôpitaux, elles compliquent le fonctionnement des équipements médicaux et mettent en péril la prise en charge des patients.

D’ailleurs, dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, un autochtone du pays a dénoncé les effets de la SEEG au Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL) présentant une situation de noir totale avec des patients allongés à même le sol.

En ce qui concerne les commerçants et entrepreneurs, ils peinent à maintenir leurs activités, notamment dans l’agroalimentaire, où la conservation des produits devient un véritable casse-tête, rapporte un reportage de Gabon24.

A cela s’ajoute une exaspération grandissante de la population, qui dénonce une dégradation des services publics, alors que le pays dispose d’importantes ressources naturelles.

À en croire le collectif « Où va mon Gabon », la grogne sociale ne cesse de monter, et plusieurs citoyens expriment leur frustration sur les réseaux sociaux, interpellant les autorités pour qu’elles trouvent des solutions durables.

Electricité pour tous les gabonais

Le gouvernement, de son côté, tente d’apaiser les tensions en annonçant des projets d’extension du réseau et de renforcement des capacités de production.

Devant l’urgence énergétique actuelle, le président de la Transition, S.E Brice Clotaire Oligui NGUEMA a réagi avec un geste de secours en précisant : « j’ai pris des mesures pour y remédier : deux nouveaux groupes de 1500 Kva et 850 Kva ont été acquis, et un accord a été conclu avec Karpowership pour fournir 70 MW à Libreville d’ici 5 jours, à un coût réduit ».

Il poursuit en déclarant « Nous héritons d’un système fragile où les infrastructures fonctionnent à flux tendu, mais je reste déterminé à améliorer l’accès à l’électricité pour tous les Gabonais ».

Dans un climat électoral déjà marqué par des incertitudes, la crise énergétique pourrait bien peser lourd dans les débats et influencer le choix des Gabonais dans les urnes. À quelques mois du scrutin, une chose est sûre, le Gabon a plus que jamais besoin de lumière, au sens propre comme figuré.

allafrica

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