L’audit institutionnel et organisationnel de l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte (APGMV) a mis en évidence des points de vigilance majeurs, a déclaré le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, lors d’une intervention jeudi 6 février 2025.
Des enjeux stratégiques pour la pérennité du projet
L’une des principales préoccupations soulevées concerne le modèle de financement durable, ainsi que les ajustements juridiques nécessaires pour renforcer le cadre statutaire et opérationnel de cette initiative panafricaine. Le ministre a souligné l’importance d’un examen approfondi de ces questions afin d’améliorer la coordination, l’harmonisation des actions et la mobilisation des ressources pour assurer l’efficacité du projet.
S’exprimant à l’occasion de l’ouverture des travaux du Comité technique des experts, chargé d’examiner les conclusions de cet audit, Daouda Ngom a précisé que la réunion se déroulait du 5 au 7 février 2025 à Dakar, avec la participation du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie. Cette session sera suivie, vendredi, par une réunion du Conseil des ministres de l’APGMV, qui mettra un terme aux discussions.
Un financement plus inclusif et des réformes nécessaires
Le ministre a insisté sur la nécessité d’un modèle de financement diversifié, combinant les contributions des États membres, des partenaires techniques et financiers ainsi que des initiatives privées. Il a également mentionné la définition de niches stratégiques pour optimiser les services de l’Agence, en intégrant notamment le financement carbone et les projets de reforestation.
Un autre axe d’amélioration concerne la clarification et la reformulation des mandats des structures dirigeantes de l’APGMV afin d’assurer un alignement institutionnel optimal. Le ministre a mis en avant la proposition d’un nouveau schéma institutionnel et organisationnel capable de répondre aux défis contemporains de gouvernance et de performance.
Vers des recommandations stratégiques pour l’avenir
Les experts réunis à Dakar ont pour mission de valider les rapports provisoires de l’audit et de proposer une feuille de route pour leur mise en œuvre. Leurs recommandations seront soumises aux ministres des États membres en charge de la Grande Muraille Verte.
Selon Daouda Ngom, ces recommandations permettront de renforcer les capacités organisationnelles de l’Agence et de mobiliser efficacement les ressources humaines et financières nécessaires à la concrétisation de cette initiative d’envergure.
Il a appelé les experts à une analyse rigoureuse des documents soumis afin de formuler des recommandations objectives sur le financement et la gouvernance de l’APGMV.
Un projet essentiel pour le développement durable africain
L’APGMV, créée le 17 juin 2010 à N’Djamena sous l’égide de l’Union africaine et de la CEN-SAD, joue un rôle fondamental dans la lutte contre la désertification et le changement climatique.
L’audit actuel, financé par la Banque africaine de développement (BAD), vise à ouvrir de nouvelles perspectives pour assurer la viabilité du projet. En tant que facilitateur et catalyseur, le Sénégal s’engage à tout mettre en œuvre pour soutenir et valoriser les potentialités de la Grande Muraille Verte.
Dr Sékouna Diatta, directeur général de l’Agence sénégalaise de reforestation et de la Grande Muraille Verte (ASERGMV), a qualifié cette session de pas décisif dans la structuration de l’Agence panafricaine. Il a salué le soutien de partenaires tels que la BAD et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), qui permettent d’assurer la continuité et l’expansion de cette initiative cruciale pour le continent africain.
VivAfrik
