Le gouvernement français annonce un nouveau plan de lutte contre les réseaux de passeurs

Le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau et la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin ont annoncé, vendredi, la création d’une cellule de renseignements conjointe entre les services de divers ministères pour mieux lutter contre les réseaux de passeurs. L’Intérieur évoque également le déploiement de nouvelles technologies pour identifier et pister ces réseaux, sans préciser, pour le moment, les moyens humains et financiers relatifs à ce nouveau plan.

À l’occasion d’un déplacement dans les bureaux de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), à Lognes, en Seine-et-Marne, vendredi 7 février, dans la matinée, les ministres de l’Intérieur Bruno Retailleau et des Comptes publics Amélie de Montchalin ont présenté un plan de lutte contre les réseaux de passeurs.

L’Intérieur a affiché sa volonté de « désormais mener une lutte à 360 degrés » contre ces réseaux criminels.

« On a des filières qui deviennent de plus en plus violentes et dangereuses. Il faut que cette lutte change de dimension (…) pour qu’on ait plus de résultats encore et qu’on soit plus efficace », a déclaré Bruno Retailleau lors d’une conférence de presse.

« Pour la première fois, une convention va être signée entre Tracfin [la cellule antiblanchiment du ministère de l’Économie], le renseignement financier et les services du ministère de l’Intérieur en charge de la lutte contre l’immigration clandestine », a souligné Amélie de Montchalin, citée par l’AFP.

Une « cellule d’échanges de renseignements » va être créée en associant ensemble les services des ministères des Armées, de l’Intérieur, et du ministère de l’Économie.

« Un plus grand recours aux technologies »
Parmi les mesures annoncées, il est également prévu « un plus grand recours aux technologies », comme « la lecture automatique des plaques d’immatriculation », la pose de balises sur les voitures ou « les intercepteurs de données numériques », a détaillé le ministre, toujours selon l’AFP.

Pour l’heure, le gouvernement n’a pas donné de détails sur les moyens financiers et humains de ses ambitions.

D’après le patron de l’Oltim, Xavier Delrieu, interviewé par le Figaro jeudi 6 février, « plus de 4 000 passeurs ont été interpellés » en France en 2024, dont 500 en Outre-mer. La majorité des personnes interpellées font partie d’un réseau structuré.

Ainsi, en 2024, l’Oltim, qui compte 157 enquêteurs spécialisés épaulés par 450 policiers sur tout le territoire, a démantelé « 269 filières » criminelles, « découpées en 66 filières d’entrée sur le territoire national, 132 filières d’aide au maintien sur le territoire, le reste se répartissant entre les filières d’aide au transit et celles de traite des êtres humains ».

Les filières sont particulièrement actives dans les secteurs du BTP (60 % des cas), de l’agriculture et de l’hôtellerie-café-restauration, selon Xavier Delrieu.

S’agissant de l’organisation du passage dans la Manche, le ministre de l’Intérieur a récemment annoncé des renforts sécuritaires, ainsi que la création d’un nouveau préfet délégué pour la défense et la sécurité dans les Hauts-de-France, Vincent Lagoguey.

Malgré les renforcements des moyens policiers en 2024, plus de 600 traversées ont été répertoriées en 2024 pour 36 000 personnes ayant réussi à rejoindre le Royaume-Uni : soit une hausse de 24 % sur un an, selon l’Oltim.

infomigrants

You may like