Route des Canaries : plus de 380 migrants secourus en une seule journée

Les services de secours maritimes espagnols ont indiqué avoir secouru plus de 380 migrants au large des Canaries au cours de la seule journée de lundi. Les exilés, majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne, se trouvaient à bord de sept embarcations. Les survivants ont été transférés vers les îles de Lanzarote, Fuerteventura et El Hierro.

L’année 2025 a commencé de manière intense pour les services de secours maritimes espagnols. Lundi 10 février, quelque 389 migrants ont été pris en charge par les secours au large de l’archipel espagnol des Canaries.

Les exilés se trouvaient à bord de sept embarcations et les survivants ont été transférés sur les îles de Lanzarote, Fuerteventura et El Hierro.

Le premier bateau repéré tôt lundi matin comptait 56 personnes à bord et a été dirigé vers le port d’Arrecife, sur l’île de Lanzarote.

Plus tard dans la matinée, les secours maritimes ont pris en charge les 27 passagers d’une autre embarcation.

L’avion de repérage Sasemar 102 a également été utilisé pour les opérations de sauvetage de la journée, selon El Diario. Deux canots pneumatiques ont ainsi pu être repérés et leurs passagers transférés à Lanzarote, pour 123 d’entre eux, et à Fuerteventura pour 63 autres.

Par ailleurs, un autre navire de secours a porté assistance à 61 personnes et les a escortés jusqu’au port de La Restinga, sur l’île d’El Hierro. « Parmi eux se trouvaient 12 femmes et un mineur », précise El Diario. Cinquante autres exilés qui voyageaient sur une pirogue repérée à 300 km de La Gomera ont été eux aussi acheminés vers El Hierro.

Des arrivées toujours importantes en 2025
Les arrivées de migrants sont donc toujours importantes dans les Canaries. Fin janvier, quelque 618 exilés ont par exemple débarqué sur l’archipel en seulement deux jours.

Pourtant, selon les chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur, en janvier, 4 752 personnes sont arrivées aux Canaries à bord de 72 bateaux, soit 32,6 % de moins qu’à la même période de l’année précédente, relève El Diario. Quelques 110 barges étaient arrivées dans l’archipel avec 7 270 migrants à leur bord en janvier 2024.

Sur l’ensemble de l’année dernière, les Canaries ont dû prendre en charge près de 47 000 migrants.

Du jamais vu pour ce petit bout de terre dans l’océan Atlantique, qui fait face depuis plusieurs mois à une saturation de plus en plus importante de son système d’accueil.

Depuis des mois, le débat sur le transfert des migrants entre les régions espagnoles agite la sphère politique.

Le gouvernement socialiste souhaite réformer l’article 35 de la loi Immigration, qui acterait notamment l’accueil obligatoire des mineurs non accompagnés dans les différentes structures du pays (sur le continent), lorsqu’un territoire (comme les Canaries) dépasse 150 % de sa capacité d’accueil.

Mais les discussions sont aujourd’hui dans l’impasse : le 5 octobre, le Parti populaire (PP, conservateur) a quitté la table des négociations, mettant un coup d’arrêt à la réforme.

Une route meurtrière
La fréquentation de la route des Canaries continue en 2025 à générer des drames humains. Le 4 février dernier, les autorités mauritaniennes ont indiqué avoir retrouvé neuf corps sans vie au large de la ville de Nouadhibou, municipalité du nord du pays connue pour être un lieu de départ des embarcations de migrants en route vers les Canaries espagnoles.

Fin janvier, une pirogue avec 19 corps en décomposition a été retrouvée par les autorités de Saint-Kitts-et-Nevis, le plus petit État des Caraïbes.

D’après les documents d’identification récupérés dans le bateau, certaines victimes étaient originaires du Mali. Ce qui laisse penser que la pirogue avait quitté les côtes ouest-africaines dans l’espoir de rejoindre les Canaries espagnoles, avant de se perdre dans l’Atlantique et de dériver à des milliers de kilomètres.

Le mois de janvier avait déjà été marqué par la mort d’une cinquantaine de personnes dans le naufrage de leur embarcation au large de la Mauritanie.

En tout, en 2025, 80 personnes ont ainsi déjà perdu la vie sur la route migratoire des Canaries.

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